C'toi Evil Lord ?

Après avoir été vaincu par cet étrange Nephilim, Siegfried fut ramené à la raison par ses proches. En effet, il détestait perdre, et lorsque la victoire n’était pas sienne, une rage incontrôlable s’emparait de lui. Fort heureusement, ses amis savaient comment faire pour éviter qu’il ne casse tout, en l’assommant, tout simplement. C’était plutôt simple, il suffisait de le frapper à la tête, et ça marchait très bien. Il resta donc endormi durant tout le trajet, soit une trentaine de minutes. Une fois arrivés au Royaume Valkor, les membres de l’équipage jetèrent un seau d’eau froide sur le jeune Valkor, le sortant aussitôt du merveilleux rêve dans lequel il était. Le rythme cardiaque du gladiateur s’accéléra de manière considérable, et par pur réflexe, il tenta de dégainer son arme. Mais ce qu’il ne savait pas, c’était qu’il était dans un lit et que son arme était à côté de lui et non sur son dos…

Quoiqu’il en soit, après s’être réveillé, Siegfried quitta le navire. Même s’il était tout mouillé et que la température dans le Royaume Valkor était plus ou moins basse, il ne semblait pas sentir sa température corporelle baisser. Pourtant, c’était bien le cas et il tomberait probablement malade dans peu de temps. Mais encore une fois, il se fichait bien des conséquences de ses actes. Le gladiateur parcourut donc plusieurs mètres avant de quitter le port et atteindre la place principale du village. Il jeta un rapide coup d’œil aux alentours avant de voir une taverne au loin. Il avait soif, faim, un peu froid même s’il ne voulait pas l’admettre, et avait le goût amer de la défaite encore dans la bouche. Il fallait donc corriger tout ceci, et le seul moyen était bien entendu de se bourrer la gueule ! Le gladiateur et accessoirement mercenaire rentra en quelques secondes dans la taverne avant de s’asseoir à une table.

Tous les regards se tournèrent vers lui. C’était plutôt normal vu que son corps était en partie couvert d’eau et que son épée faisait quasiment sa taille…Une arme aussi imposante ne pouvait qu’effrayer les gens…sauf peut-être les Valkors du coin. M’enfin quoiqu’il en soit, Siegfried fut rapidement remarqué par ses confrères. Pour éviter d’attirer l’avantage l’attention, le Valkor commanda deux bouteilles de bière et quelque chose à manger. Il sa posa ensuite confortablement sur sa chaise, posant ses pieds sur une seconde chaise et son arme à ses pieds pour éviter qu’on ne la lui vole. Après tout, cette épée avait une grande valeur…Bah non en fait c’était juste une grosse arme qu’il appréciait et qui lui permettait de vaincre ses adversaires.

[+4 XP]

C’est un bruit de verrou qui me tira de mon sommeil. Me redressant instantanément, je dégainais mon épée et regarda en direction du bruit. Je n’y vis rien, mais entendis des paroles. Regardant au dehors, je vis que le soleil était plus bas que lorsque je m’étais endormi. J’avais donc dormi presque un jour entier. Tout engourdi par trop de repos, je me levais comme je pus, surtout avec mes blessures, et alla ouvrir une des fenêtres, tandis que des bruits de pas se dirigeaient vers moi. Je ne devais pas trainer ici plus longtemps. Sautant dans la neige, je pris soin de longer le mur, caché, pour finalement déboucher dans une rue déserte. Remontant ce qui me restait de vêtement de voyage, je cachais mon visage et partis en quête d’un bar où me poser et manger.

Et ce n’est pas ce qu’il manquait ici. J’avais le choix, et sélectionna le moins voyant. Poussant la porte d’entrée, j’y découvris un tas de personne en train de boire, qui me regardais de travers. Sans ma blessure, je les aurais tous massacré, mais il n’était pas judicieux d’attirer l’attention sur moi en ce moment. Je pris soin de m’asseoir à une table en peu en retrait, et commanda de quoi me sustenter. Et alors que j’entamais mon dessert, un drôle de personnage fit irruption dans la taverne. Tous, y compris moi, le dévisagèrent, surtout vu sa singularité. Je ne le quittais alors pas des yeux, et l’observa tout du temps que je finissais de manger. A mon instar, il avait demandé de quoi se restaurer et semblait se complaire dans un tel endroit.

Me levant, je laissais de quoi payer la note sur la table et me dirigea vers lui. M’emparant d’une chaise vide, je m’assis à sa table, et le fixa. Il était atypique, possédait une grande épée qui ne devait pas lui faciliter la vie lors des combats, surtout vu sa taille. Quelque chose en lui m’intriguait. Il semblait avoir les caractéristiques requises pour me rejoindre. Sans être vantard, il avait là beaucoup de chance, et je n’allais pas y aller par quatre chemins. Autant être franc dés le départ, ça permet de faire croire à mes hommes qu’ils peuvent me faire confiance. Sans n’afficher d’émotion aucune sur mon visage, ne faisant aucun mouvement, je lui posais une simple question :

Ca te dirait de conquérir le monde ?

Spoiler:

Conquérir le monde…Un rêve presque banal qui intéresserait au moins 50% des habitants de Syren. L’une de ces personnes avait déjà commencé cette folie en s’emparant du pouvoir à Aphelion. Siegfried ne connaissait pas du tout l’homme responsable de tout ceci, mais l’aimait bien. Il l’idolâtrait presque, mais son orgueil l’empêcher de respecter qu’un d’autre que lui-même. Enfin quoiqu’il en soit, une drôle de personne semblait avoir ce même objectif en tête. Le gladiateur ne savait rien de cet individu, mais son franc-parler ne pouvait que lui plaire. Siegfried toisa du regard son interlocuteur, sans vraiment prêter à la blessure de ce dernier, puis esquissa un sourire avant de déposer sa petite bouteille de bière sur la table et s’approcher davantage vers l’inconnu. En glissant simplement son bras sur la table en direction de l’homme, il parvint à se rapprocher. Suffisamment pour que ses paroles soient entendues.

- Conquérir le monde ? Je n’sais pas qui t’es mais t’as un sacré culot. T’sais à qui tu t’adresses ? T’as déjà entendu de Siegfried Abaddon ? Tsss…Pauvre ignorant, tu ferais bien mieux de…

Soudain, Siegfried sentit son corps frissonner, comme si quelque chose de mauvais allait lui arriver. La source de ce mauvais présage ? Cet homme bien entendu. Son regard dénué de sentiment et sa beauté fatale avaient largement suffit à calmer le jeu du Valkor. Il avait un instinct hors du commun, et savait reconnaître le danger. Et dans ce cas, il avait clairement ressentit la dangerosité de ce mystérieux individu qui l’avait invité à exaucer ce rêve, un simple rêve irréalisable mais pourtant tentant. Complètement démuni et assez gêné de s’être arrêté subitement rien qu’en fixant son interlocuteur dans les yeux, Siegfried se rassit à sa place, puis attrapa au passage sa bouteille de bière qu’il porta à sa bouche, avant de mettre ses pieds sur la table, sans vraiment faire attention au type qui venait de lui parler…C’était difficile d’oublier un tel moment…

- Hm…Franchement, j’sais pas qui t’es mais je ferais mieux de t’avoir comme allié. Très bien ! J’accepte ta proposition ! Enfin avant de perdre totalement mon honneur, je te propose un marché. Affronte-moi en duel. J’ai ressenti en toi des capacités immenses. J’ai combattu de nombreux gladiateurs, mais aucun ne m’a donné autant de frissons que toi…Alors, t’es chaud ou pas ? Ça ne me dérange pas de remettre cet affrontement à plus tard si t’as pas l’temps. T’as l’air pressé de toute façon…

[+4 XP]

Le voir s’approcher de moi de telle manière n’avait pas provoqué en moi plus d’émotion que mon premier meurtre. J’avais au début cru, vraiment, qu’il me dirait quelque chose d’intéressant. Mais le voir commencer simplement sa phrase, avec assurance, beaucoup trop, m’avait répugné. Mon instinct m’aurait-il finalement trompé, pour que je m’adresse à un pauvre homme trouvé dans cet endroit par hasard.

Mais alors qu’il avait ses yeux plongés dans les miens, sans que je ne laisse transparaître ce que je pensais de lui à ce moment précis, il sut se retenir et décida de se taire, puis de se remettre confortablement sur sa chaise, sirotant sa bière à deux sous. Sage décision, cela lui a au moins évité une mort précoce et dénuée de sens. Et tout ça pour quoi ? Pour sortir la chose la plus sensée qu’il avait jusqu’alors dit. Il se rendait compte de l’inéluctable sans que je l’y pousse, et se décida de lui-même à accepter ma proposition. Et, je ne dis pas non, me proposa sans tarder un duel, se disant avoir su percevoir en moi un grand guerrier capable de lui procurer des sensations comme il avait trop peu de fois connu. M’en voilà presque flatté.

Je ne suis pas mécontent de ton acceptation, et je te souhaite un bienvenu franc parmi nous. Je peux d’ors et déjà t’assurer que tu grimperas des sommets avec nous.

Me levant, gardant mon élégance naturelle, sans n’avoir toujours pas trahi mes expressions, je le regardais une dernière fois.

Pour ce qui est de ton souhait de m’affronter en duel, je le relève. Mais malheureusement ce ne sera pas pour tout de suite, car vois-tu, je suis dans le business de la méchanceté. Et devines quoi, il subit un énorme boom ces temps derniers.

Me tournant alors vers la sortie, je me décidais à quitter les lieux, car plus rien ne m’y retenait. Mon travail était fini et accompli de manière merveilleuse.

Et ne t’inquiètes pas, dés que tout sera régler, nous combattrons. Je te recontacterais, pendant ce temps, apprécies les rares moments de calmes qu’il te reste encore.

Et ouvrant à la volée la porte de l’auberge, je disparaissais dans la tempête de neige se préparant, comme englouti par une force blanche et invisible.

Citation :: 4 Xp