Flashback [PV]

Spoiler:

L'effervescence de la cité joint à la lumière du jour filtrant au travers des volets de bois, me tirèrent de mon sommeil, j'ouvris alors tranquillement les yeux, puis m'étira doucement, réveillant mon corps de sa torpeur réparatrice. Allongé sur mon lit de ma chambre d'auberge je scrute les poutres du plafond, dans un coin de la pièce une faucheuse avait tissé sa toile de mort et se délectant de sa proie fraichement capturée. Laissant mon esprit vagabonder une vingtaine de minutes durant je fus ramené sur terre par un jeu habile de caresses mêlées à un souffle léger et tiède se nicher dans le creux de mon cou. Tournant ma tête vers la source de cette délicate chaleur, je me retrouva nez à nez à cette sublime créature aux cheveux noirs de geais, de ses yeux d'émeraudes et dans un demi sourire empli de malice elle s'adressa à moi d'une voix suave et chaude.



Ne répondant rien, je me redressa, sa main glissa le long de mon buste puis passa a mon dos une fois que je me sois assied. Ses doigts agiles effleurèrent ma peau de longues minutes avant qu'elle ne s'arrête à un endroit précis et décrivit d'un geste minutieux une marque indélébile. D'expérience je savais ce qui allait suivre et décida de prendre les devants. Me retournant doucement je me pencha vers ses lèvres, tout en me dégageant de sa main, et y scella les miennes, ce laissant enivrer elle enroula mon coup de ses bras et nous fit basculer de manière à ce qu'elle retrouve sa place de dominante. Se redressant le simple drap qui nous couvrait glissa de son dos dévoilant une peau de satin et ses formes plantureuses, ses cheveux ondulants en cascade de diamants noirs sur ses épaules. Ses mains délicatement posées sur mon torse se firent plus crochues et ses ongles griffèrent sensuellement ma peau, tout en faisant cela elle se pencha et murmura titillant mon oreille de ses accents délicieux.



Puis comme si de rien n'était, elle se leva et se rhabilla tranquillement de sa robe de velours bordeaux tandis que je restais dans le lit les yeux rivés sur ses courbes disparaissant sous l'épais tissus grenat. D'un charme ensorceleur elle m'adressa un dernier regard et s'en alla sans plus de cérémonie, le loquet de la porte de vois ponctuant son départ. Après m'être levé à mon tour, je fis une rapide toilette à l'aide d'une cuvette d'eau mis à ma disposition, avala une pomme et me rhabilla à mon tour. Ayant loué la chambre pour une semaine durant en échange de services rendu à son propriétaire je pouvais me permettre d'y laisser mes affaires et de n'emporter que le strict nécessaire, à savoir mes armes. Me rendant dans la rue j'avais décidé de m'octroyer une journée de "repos" si l'on peut dire, et souhaitait profiter du marché qui s'était installé au cœur de la forteresse valkor.

Après de une longue heure à déambuler dans les rues bondées de passants, de chineurs, de marchands et de badauds, la fin commença a me tarauder, je me mis donc en quête de me mettre quelque chose sous la dent... Cependant, ma recherche fut de courtes durées, alors que je passais dans une ruelle afin de rejoindre une des multiples places de la citadelle, j'entendis un cri perçant, puis un second que je pus identifier comme celui d'un enfant, aussitôt je me mis à courir dans la direction des hurlements me guidant de ruelles en ruelles, se faisant de plus en plus clair au fur et à mesure que mourait les tumultes de la foule. Cette course me mena tout droit dans la cours interne d'une petite bâtisse où se jouait un répugnant spectacle, deux hommes habillés sommairement d'une cuirasse et de frusques en piteux états, avait acculé au fond de cette cour sombre et humide, une femme et un enfant, certainement le sien car il s'interposait entre les brigands et sa mère, les foudroyants du regard même s'il ne mesurait qu'un mètre trente à tout casser. Les deux hommes riaient grassement et étaient certainement animés par d'exécrables intentions, si l'on les laissait faire, l'enfant et sa mère quitteront certainement ce monde après avoir subis une multitude de sévices plus immondes les uns que les autres. Ce gosse faisait preuve d'une attitude certes courageuse mais risquée, car le plus grand des deux malfrats, qui devait mesurer à peu près deux mètre, menaçait d'une massue imposante la tête du gamin.

Une vraie terreur ! HAHAHAHA !!!!

Il la souleva alors au dessus de lui prêt à frapper, je n'attendis pas plus pour réagir vivement.

COURREZ !!

L'ordre que je venais de hurler fit se retourner les deux brigands créant une échappatoire, à cet instant l'enfant fut le plus rapide à réagir, il saisit sa mère par la main et se mit à courir vers moi, passant juste entre les deux barbares. Celui qui était prêt à frapper envoya alors son arme en direction de la femme bien décidé à garder sa proie, seulement la sphère enflammée que je lui envoya en pleine tête ne le lui permit pas. L'attaque n'avait pas été puissante par manque de concentration, mais recevoir ce genre de sortilèges en plein visage n'ai jamais très bon pour la santé. Ne s'arrêtant pas, l'enfant et sa mère détalèrent entre les ruelles et disparurent, je me retrouvais maintenant seul à seul avec ses deux raclures. Le premier qui avait le visage roussi vociféra !

Qui t'es connard ?!

Je ne dis rien et ne bougea pas d'un pouce, prêt à réagir s'il le fallait. Il y avait plusieurs choses qui avait le don de me mettre hors de moi et le fait de toucher à des enfants en faisait parti. Seulement ces deux hommes sont de véritables monstres comparés à moi, qui passe pour un gringalet à côté. Soudainement les deux me foncèrent dessus, tel des rinoks enragés. Aussitôt je réitérais mon attaque en envoyant au premier d'entre eux, une sphère infernale, seulement avant que celle ci ne l'atteigne l'homme la pulvérisa d'un incroyable coup de massue, bien qu'ils paraissaient lourdauds leur rapidité m'étonna grandement et je dus parer le premier coup de massue avec tout mon poids afin de ne pas céder sous le choc. Décidant qu'à cette distance je n'avais plus le loisir de concentrer mon mana je dégaina une myriade de lames que j'envoyais aussitôt à l'intention du second brigand, seulement à cette même l'homme les esquiva sans mal, aussitôt s'en suivi une pluie de coups, mettant chacun de mes muscles et de mes os à rude épreuve. Quand soudain ce fut le coup de trop et que j'entendis craquer mon bras sous le coup, l'os se brisa comme s'il était fait de verre, m'arrachant une plainte de douleur. Reculant pour éviter un second impact, j'envoyais de mon bras valide une nouvelle pluie de lames qui une nouvelle fois ne firent aucune touche. Je voulu reculer une énième fois, mais un nouveau coup donné au genoux me fit courber l'échine avant de m'écrouler sous un ultime coup porté au crâne...

Non, arrête ! Il a eu son compte, déguerpissons de là avant que des gardes nous tombe dessus !

J'entendis leurs rires gras s'évanouirent dans le lointain en même temps que leurs pas, le flux vermeille s'écoulant de ma tête noya rapidement ma vue ainsi que les dalles de pierre. La douleur additionée à ma perte de sang importante me fit perdre rapidement connaissance, en sombrant dans les limbes je n'avais aucune idée de si j'allais me réveiller ou bien si ce dernier acte qui se voulait être bienfaiteur signifiait mon arrêt de mort. Je ne sais combien de temps s'écoula mais lorsque je me réveilla, j'avais atterri dans un lit douillet à l'épais édredon, mes blessures avaient été pansées et soignées, constatant que j'avais été dépouillé de mes vêtements et mes effets, j'entrepris de me lever quand une main se plaqua contre mon torse déclenchant alors une vive douleur qui m'obligea a me recoucher. Tournant aussitôt la tête vers le détenteur de cette main, je pus voir qu'en réalité il s'agissait de la détentrice, qui plus est après une rapide réflexion je m'aperçus que cela était la femme qui était dans cette cour...

Depuis quand suis-je ici ?

La gentillesse et la sincérité qui émanait de cette femme n'avait d'égale que son absolu beauté magnifiait sous les traits d'un visage angélique, encadré de boucles blondes et resplendissantes comme l'or, des yeux d'une couleur céruléenne rappelant les horizons d'azur de l'Océan Céleste, elle était vêtue d'une simple robe d'un vert anis, qui mettait en avant des charmes non négligeables et des atouts à faire valoir. Alors que je contemplais cette femme, j'entendis une porte s'ouvrir et un petit bonhomme aux boucles blondes entrer.

La jeune tête blonde venait de faire irruption dans la pièce, un air plein de fierté. Il semblait réellement ravi de me voir réveiller et d'avoir participer à mon sauvetage certainement. Il était habillé avec de simples vêtements et portait un étui à sa ceinture que j'identifiais pour être celui d'une dague ou d'un petit couteau, à le voir il n'y avait aucun doute ce petit regorgeait de vitalité et de talents. Les enfants comme lui n'étaient pas rares dans Syren, souvent nombre d'entre eux développaient des talents innés pour survivre, voués très tôt à eux mêmes, certains fondés de véritables communautés et étaient indépendants d'autres avaient moins de chance et restaient seuls, les moins chanceux mourraient ou étaient vendus comme objets de plaisirs malsains. Rien que cette pensée, me mis dans un état de nerfs incalculable, je repensais soudainement aux deux bandits qui avaient certainement ce genre de projets pour l'enfant et sa mère, bien que je ne puis les abattre j'avais permis la fuite de ces deux êtres et rien que pour cela j'étais tranquille d'esprit, même si mon corps était sacrément endoloris et courbaturé de toutes parts. L'enfant s'approcha alors de moi tout sourire avant de s'adresser à moi avec entrain.

Ta mère me l'a dit, je t'en remercie. Je n'ai que trop abusé de votre hospitalité, je vais m'en allez.

Sa mère venait d'intervenir avec ce même enthousiaste, presque contagieux, voyant que l'enfant n'en esparait pas moins je finis par accepter d'un bref signe de tête. Aussitôt ravie cette âme bienveillante se leva et me dit qu'elle revenait avec de quoi me redonner des forces, le petit quand à lui restez prés de moi, et me racontez comment il m'avait retrouvé, baignant dans mon sang et dans un sale état. Nous discutâmes de longues minutes, bien qu'il fut le seul à parler comme le font en générale les enfants de cet âge là que j'estimais être âgé d'une douzaine d'année, lorsque soudain j'entendis un cri dans la pièce d'à côté. Attrapant l'enfant avant qu'il ne s'y précipite et lui intima de resta là pendant que j'allais voir. Me levant je m'habillais et me dirigea vers l'embrasure de la porte...

J'entendis alors un violent bruit de verre brisé, comme si l'on avait explosé une vitre ou autre, et cela était le cas. La salle dans laquelle j'entrais était la pièce principale, servant aussi bien de cuisine que de salle à manger, il y avait deux fenêtres qui donnait vues sur une rue, enfin il n'y avait plus qu'une seule fenêtre. L'autre avait été littéralement pulvérisée par... un homme ? Imposant, hirsute et blond, que pouvait bien faire un Valkor écroulé sur le plancher d'une maisonnette en ayant préalablement fait volé en éclats les carreaux d'une fenêtre ? La réponse se fit soudain entendre. Un grognement sourd puis un violent coup qui arracha la porte d'entrée, faite d'un bois lourd et massif, de ses gonds. Un nouveau cri de la part de la jeune femme qui terrifiée avait reculé de quelques pas. M'interposant entre elle et ces intrus, je lui fit clairement comprendre d'aller s'enfermer dans une autre pièce avec sa progéniture blonde et de ne pas en bouger tant qu'il y aurait du bruit chez eux. Deux être encapuchonnés entrèrent par la porte, imposantes statures et étrange maintien, il se tenait nous pas droit mais légèrement voutés prêt à bondir, sur le coup j'ai cru avoir affaire à des Terkals, mais nous n'étions pas sur le territoire de ma patrie et qui plus est leurs silhouettes étaient nettement plus large, tous deux grognèrent des feulements qui devaient être leur dialecte, un peuple félidé des terres froides de Midgard, ils retirèrent leurs bures et je pus voir leur pelage immaculé parfaitement adapté pour être le camouflage naturel dont ils avaient besoin dans ces contrées gelées. Je portais une main discrète à mes armes... Quand je m'aperçus qu'elles n'étaient plus là, je dus vite choisir donc et changer de méthode de dissuasion, faisant naître une flamme dans le creux d'une main relevée, je m'adressa à eux gravement.

Que vous voulez vous ?! Partez ! Vous n'avez rien à faire ici !

Quoi ?!

Oui.

L'homme imposant qui avait traversé la fenêtre s'était subitement levé, arme au clair et chargeait littéralement les deux fauves, qui en firent de même dans un bruyant rugissement. Une des créatures saisi alors son arme, un arc primitif certainement fait de leurs talents, et l'arma d'une flèche qu'il prit dans son dos et la décocha aussitôt, le trait atteignit rapidement sa cible mais se brisa sur l'épaulière en acier que portait l'homme, dans une gerbe d'étincelles et un son métallique. Le second d'entre eux, s'arma lui d'un bâton simple, qui devait certainement provenir de la même facture, et tenta de frapper le Valkor, le coup fut paré aisément d'un coup de hache, une gigantesque hache de bataille à deux mains. Je ne savais pas dans quoi j'allais me fourrer, mais il semblerait que les ennemies soient ces fauves mal léchés, prenant pour cible celui qui semblait être le plus faible, je lui envoyais une salve d'aiguilles ardentes ayant pris naissance au coeur du foyer dans ma main. Plusieurs d'entre elles harnachèrent la bête de multiples pointes flamboyantes avant de disparaître. L'attaque avait arraché un grognement plutôt inquiétant, suivi d'un coup de son arme de bois sur le Valkor qui eut pour effet de le déstabiliser, aussitôt une nouvelle flèche l'atteignit dans l'épaule, intervenant de nouveau, j'envoyais le même assaut mais cette fois-ci le fauve fit un bond de côté et les esquiva, tout du moins les premières, car la seconde vague s'écrasa sur lui dans plusieurs micros explosions comme une nuée de pétards qui le firent s'écrouler, le poil entièrement roussi par les flammes.




Ce Valkor semblait être un guerrier aguerri mais perdre sa concentration à me féliciter alors que lui est aussi en plein combat qui plus est au front et plus que idiot. L'archer n'avait pas perdu son temps et deux nouvelles pointes d'aciers s'enfoncèrent dans la chair du Valkor. Ce fût très rapide, il vrilla sur lui même et s'écroula de ton son poids sur le plancher dans un fracas de métal du à son arme. Le sang commençait à former une flaque vermeille autour du corps, il était certainement mort sur le coup. Ce qui faisait que je n'étais plus que seul face à cette peluche levé de la patte gauche, ne cherchant pas à comprendre je tendis les mains vers la créature, le ciel s'assombrit subitement et deux éclairs viennent frapper l'ennemie dans le dos, le faisant plier l'échine et poser un genoux au sol. Je ne savais pas si j'en avais fini avec lui, mais il ne bougeait plus. M'avançant doucement, je fis à peine un pas avant qu'il ne décocha une ultime flèche qui vint m'égratigner la cuisse, avant de se planter dans la porte fermée de la pièce où se trouvait mes hôtes. D'un geste de rejet, une puissante bourrasque le frappa violemment envoyant son corps dans la neige de la rue, inanimé, à savoir s'il était mort je ne savais pas, pas plus que pour son ami mais qu'importe... Je me précipita alors vers le Valkor, son poux et sa respiration était faible, il ne survivrait peut-être pas.