Près de la forteresse [Pv Caseymir]

Impressionnant...

Ma route m'avait mené devant l'impressionnante et immense forteresse de Ragnarok. Enfin ma route... Disons plus que ma curiosité était totalement impliquée dans cette histoire mais bref, qu'y pouvais-je ? Je suis un Aventurier, j'aime aller un peu partout sur les terres de Syren et ce petit loisir ne sera jamais quelque chose d'embêtant à mes yeux. Ragnarok, Ragnarok... Nombreux sont les livres parlant de ce légendaire lieu de l'Archipel Midgard, mais le voir de ses propres yeux étaient beaucoup plus spectaculaire. Pour venir ici, je n'avais pas utilisé l'Odyssée: j'avais pris cette fois un Vaisseau Céleste, transportant plusieurs voyageurs. Parmi eux, j'avais pu distinguer quelques Karnak (grâce à leurs styles vestimentaires), une majorité de Valkor, trois Zéphyrs au regard louche, ainsi qu'un Argonate à peine plus âgé que moi. Le voyage fut des plus calmes, bien que par moment, mes doigts frôlèrent à plusieurs reprises le petit bâton me servant d'arme. Enfin, comme je l'ai dit juste avant, nous n'avons pas rencontré de problèmes, quel qu'il soit. Utiliser un tel moyen de transport m'avait coûté un peu cher mais après tout, vu l'argent que j'avais gagné sur mes contrats additionné par ma fortune familiale, ce n'était pas vraiment dérangeant. Après cela, j'avais quelque peu marché dans le port à l'extérieur de Ragnarok. Et voilà comme je suis arrivé ici. Rien de passionnant, sauf si on compte le fait que ça fait à présent plus de cinq minutes que je reste planté là, totalement immobile, regardant avec admiration la forteresse. Bon, cela serait pas mal si je me décidais à entrer dans le lieu. Faisant un léger sourire, je me remets en marche mais, alors que je m'apprêtai à entrer dans la Forteresse, un étrange bruit se fit entendre derrière moi. M'arrêtant dans un premier temps, j'ai déplacé lentement ma tête pour voir ce qui se tramait dans mon dos. Animation de la ville ou bien attaque d'un ennemi ? Je n'allais plus tarder à le savoir...

Alors que je m'apprêtai à entrer dans la Forteresse, un étrange bruit se fit entendre derrière moi. M'arrêtant dans un premier temps, j'ai déplacé lentement ma tête pour voir ce qui se tramait dans mon dos. Animation de la ville ou bien attaque d'un ennemi ? Je n'allais plus tarder à le savoir... Et quand mes yeux rougeâtres eurent enfin l'occasion de voir ce qui se passait, quelle ne fut pas ma surprise de voir un nouveau Dissident Valkor. Dis donc, il y en a beaucoup de ces gens à Midgard... Comme quoi, tout n'était pas aussi bien que Solaris ici. Deux des Zéphyrs qui m'ont, un peu plus tôt, accompagné sur le Vaisseau Céleste qui m'avait mené ici, engagèrent la lutte contre le Valkor mais ce dernier y mit un terme très rapidement. De deux coups bien placés, il avait mis au sol ses deux opposants tout en émettant un petit rire mesquin. Visiblement, je n'avais réellement le choix. Tant mieux pour moi d'ailleurs. En le terrassant et en le confiant aux autorités locales, ma réputation ne cesserait ainsi d'augmenter, me rapprochant ainsi de plus en plus de mon propre rêve: devenir le plus grand Aventurier qui soit. Me retournant complètement, ma main droite entra à l'intérieur de la poche intérieure gauche de ma veste noire et en sortit un petit bâton blanc sur lequel se trouvait un bouton, difficilement remarquable. Actionnant ce dernier, l'objet d'une cinquante de centimètres s'allongea spontanément, devenant un grand trident blanc. Les trois bouts pointus de l'arme montraient bien que si le Valkor se faisait toucher une fois par ceci, il s'en souviendrait pour un bon moment. L'arme déplié, je ne fis pas l'erreur de foncer tête baissé sur ce guerrier bien malin. Lui, en revanche, fit absolument tout ce qu'il pouvait pour m'agacer: il n'hésita pas à m'insulter et d'essuyer les semelles de ses bottes sur le portrait d'un des Zéphyr. Finalement, pourquoi attendre ?

La dernière fois que j'ai rencontré un homme de ton genre, ça c'est très mal terminé pour lui. Vraiment très mal. Alors sois gentil et essaye d'être encore en vie quand je t'aurai mis hors-jeu. Non pas que j'aurai des remords à te tuer mais plutôt des remords à voir une prime m'échapper pour un imbécile incompétent tel que toi.

Mes paroles choquèrent le Valkor et c'était justement de ça dont j'avais besoin. Courant à toute allure, je me suis empressé de faire reculer mon bras avant de le ramener vers l'avant avec une force extraordinaire. Les bouts pointus du trident allèrent à toute vitesse sur l'ennemi mais malheureusement, le premier coup échoua. Mais je n'avais guère dit mon dernier mot. A l'aide de ma main gauche, j'avais saisi le bout du manche de mon arme et modifier sa trajectoire vers la gauche. Ce mouvement s'avéra particulièrement efficace puisque le pic placé sur la droite pénétra le flan gauche de l'antagoniste, qui poussa un petit cri de douleur. Rapidement, je retire l'arme de son corps tandis que le Valkor s'approcha de moi à grande vitesse et me porta un coup vertical avec sa hache à deux mains. D'un bond rapide sur ma droite, j'esquive le coup. L'adversaire était trop proche de moi, je devais me servir de la partie contondante de mon arme. Prenant mon arme à deux mains, j'exécute un mouvement qui permet à mon arme de frapper la tête de mon ennemi avec le manche de ma belle Calypso. Mais visiblement, le Valkor aussi s'apprête à me frapper au niveau de la tête, à l'aide d'un coup vertical. Seulement, ce décérébré avait totalement relâché sa garde et c'est pour cela qu'il s'envola sur deux mètres plus loin, après que le manche l'ait percuté de plein fouet dans le portrait. Faisant deux pas en arrière, je m'abaisse très légèrement et prépare mon arme à frapper brutalement, en faisant reculer mon bras droit. Cet imbécile de dissident, lui, courut vers moi, hache à la main, criant, se prenant très certainement pour un héros allant droit se sacrifier. Tentant le tout pour le tout, je fis avancer rapidement mon bras droit, visant la jambe gauche de l'antagoniste avec Calypso. L'arme transperça de plein fouet le membre visé. Le Valkor tomba au sol de manière violente, roulant rapidement jusqu'à moi à peu près. Deux gardes débarquèrent alors, sortant de nulle part, et déposant leurs lames tout près de la gorge de celui que je venais de vaincre. L'un des deux gardes, un blond aux yeux verts, me posa une question très simple.

Monsieur, allez-vous bien ?

Monsieur, allez-vous bien ?

Le garde à la chevelure blonde venait de s'adresser à moi, avec un sourire aux lèvres. D'un hochement de tête, je venais de le rassurer quand à mon état de santé. Alors que j'étais à moitié courbé, les mains posés sur mes jambes, mon souffle tentant de reprendre son rythme normal, plusieurs hommes débarquèrent sur les lieux, la plupart d'entre eux des infirmiers. Certains d'entre eux allèrent se poser près des deux Zéphyr, pas mal amoché suite à la raclée que venait de leur coller le Valkor. D'autres cependant, allèrent près du Valkor, le soignant lui aussi, sous étroite surveillance des gardes bien sûr. Le type aux cheveux blonds eut la gentillesse de me rendre Calypso et je l'en ai remercié. Il s'appelait Bährk et était à peine plus âgé que moi. Il m'avait avoué qu'il voulait intervenir mais qu'il ne l'avait pas fait pour la simple et bonne raison que je me débrouillais très bien tout seul. Il m'annonça que j'étais bien plus doué que lui au combat et que je maniais à la perfection une arme peu courante dans notre monde. Ses compliments me touchaient et je ne pus m'empêcher que de rire timidement à chaque fois qu'il m'en faisait. Cependant, sa tête changea du tout au tout lorsque je lui ai révélé mon identité.

Pardon ?! Vous êtes Sir Casey Rowen, le fils du Sénateur Rowen ? Celui qui a mis fin au complot qui aurait pu mener à la destruction du Bastion de Jade ?

Une nouvelle fois, j'ai approuvé via un hochement de la tête vertical. Bährk ouvrit grandement ses pupilles, me révélant une lueur inexplicable dans ses yeux émeraudes. Apparemment, cet homme avait entendu parler de mes exploits et semblait impressionné de m'avoir rencontré. Bof, après tout, je ne suis qu'un Argonate comme les autres. Alors que je fis un grand sourire à mon nouvel ami, une grande détonation résonna à nos oreilles. Instinctivement, j'ai fait un demi-tour tout en me mettant en position de combat. Dissimulé par une fumée des plus dérangeantes pour nous, une ombre s'approchait du garde Valkor et de moi. Mon regard s'abaissa rapidement, observant le Dissident Valkor: ce dernier semblait savoir ce qui se tramait et en rigolait ouvertement. Reposant mon regard sur la silhouette, je ne pus me retenir de lâcher ces quelques mots.

Eh bien, on dirait que notre ami n'est pas venu seul, apparemment. Bährk, tout le monde, reculez ! Je me charge de celui-là. Pendant ce temps, escortez tout le monde à Ragnarok. Maintenant !

J'arrrivais à distinguer plus précisément cet inconnu. Il ne me fallut attendre qu'environ deux minutes avant qu'il ne soit clairement visible. Il faisait ma taille, devait avoir trois ou quatre années de plus que moi et portait un magnifique hakama blanc, aux bordures dorées. Deux grandes ailes blanches étaient rattachées à son dos, tandis que sa main droite étreignait fermement une lance, faisant à peu près la même taille que Calypso. Qui était cet homme ? Je n'en avais aucune idée mais visiblement, sa présence arrangeait le Dissident. Bährk murmura «Nephilim», un mot dont j'ignorai toute signification. D'un battement d'aile extraordinaire, le Zéphyr s'envola dans ma direction, fonçant à toute allure vers moi. Apparemment, il voulait engager la lutte avec moi... Soit, il ne serait guère déçu. Serrant fermement mon trident, je me mets à courir, m'approchant moi aussi de l'homme volant. Nous étions en train de nous foncer dessus l'un l'autre et aucun de nous ne semblait vouloir s'arrêter pour éviter la collision. En tout cas, j'attendrais de voir s'il ose s'arrêter pour m'attaquer. Et finalement, il ne me déçut pas: effectivement, le Zéphyr freina sa course avant de déplacer son bras de façon à ce que sa lance me perce l'épaule gauche. Seulement...

Seulement voilà, j'étais loin d'être un mauvais guerrier. Le temps avait passé et j'avais engrangé pas mal d'expérience au fur et à mesures des aventures que j'avais vécu. Grâce à mon arme, j'avais repoussé son coup, laissant mon antagoniste sans défense. Et j'en ai profité pour lui enfoncer mon trident dans l'épaule gauche. Cependant, cette enflure en profita pour bloquer mon arme et relancer deux offensives à l'aide de sa lance. Manque de pot pour lui, j'avais pu esquiver sans trop de difficulté ses coups. Pire même, j'avais attrapé son arme et je m'en suis servi pour la planter dans son épaule droite. Cette fois, l'homme cessa de planer et tomba au sol, me permettant ainsi de récupérer Calypso et de reculer. Le Zéphyr se releva, me lançant un regard haineux. Il était en mauvais état, c'était plus qu'évident. Continuer le combat pour lui était un acte totalement irréfléchi et suicidaire. Abaissant mes paupières et effectuant une posture défensive, je me suis adressé à lui.

Ne voyez-vous pas que le combat est déjà perdu pour vous ? Ou êtes-vous plus stupide que je ne le crois ? Déposez les armes et rendez-vous aux autorités. A moins que vous ne souhaitiez que je mette fin à votre existence...

Apparemment, le Zéphyr ne semble pas désirer s'arrêter. Soit, qu'il en soit ainsi. S'il a envie que je le tue, je ne me gênerai certainement pas. Vu sa force, les gardes auront du mal à le retenir prisonnier longtemps, alors autant régler le problème moi-même. D'un mouvement simple mais dangereux, j'avais mis à portée mon arme du corps de l'antagoniste cependant, ce dernier esquiva magnifiquement mon trident. Il profita de l'ouverture qu'il venait de se créer pour m'attaquer avec sa lance mais fort heureusement pour moi, je pus bloquer son coup en mettant in-extrémis Calypso dans son trajet. Nous fîmes chacun revenir nos armes vers nous et nous nous observâmes quelques secondes. J'avais compris ce qu'il me disait dans son regard et réciproquement: ce coup serait le dernier, la frappe qui déterminerait qui gagnerait notre duel. Dans un ultime mouvement héroïque, j'ai dirigé mon trident vers son cœur tandis que lui, il avait dirigé sa lance vers mon estomac. Nos armes touchèrent toutes deux leurs cibles. Le souffle du Zéphyr fut coupé net et il s'écroula au sol, le corps dépourvu de toute animation. Quand à moi, je venais de cracher du sang tandis que je m'écroulais au sol également, venant de me faire blesser grièvement par la lance plantée dans mon estomac. Ma vision devenait de plus en plus sombre, mon corps tremblait légèrement. Puis je ne voyais plus rien, mes forces me quittaient peu à peu. Était-ce la fin pour moi ?

Sir Rowen ? Vous allez mieux ?

Mes paupières s'ouvrirent subitement. La voix de Bährk venait de me faire quitter l'inconscience dans laquelle j'étais plongé jusqu'alors. Je pensais que le coup de ce Zéphyr aurait dû me tuer... Qu'est-ce qui s'était donc passé ? Lentement, j'avais levé mon buste, tout en abaissant mon regard vers mon estomac. Rien. Absolument rien. Pas une blessure, pas même un bandage. Juste un trou dans mon vêtement mais à part ça, rien. Ma peau était intacte, pas même une éraflure. Étrange. Mon regard partit ensuite sur ma droite et constata que mon trident était placé juste à côté de moi, allongé sur le sol. Puis, je me mis à regarder un peu partout. Moult personnes m'observaient, certaines avec un regard inquiet, d'autres se demandant ce que je pouvais bien faire là. En tout cas, il n'y avait plus aucune trace du dangereux guerrier Zéphyr, ni même du dissident Valkor. Voyant que j'étais un peu perdu, Bährk prit la peine de m'expliquer les choses.

Votre blessure n'était guère sérieuse, sir Rowen. Les médecins du Ragnarok ont pu vous soigner aisément. Le dissident Valkor a été conduit vers notre prison, tandis que le Nephilim Zéphyr est mort.

Nephilim ? Qu'est-ce donc ?

Bährk m'expliqua du mieux qu'il le pouvait ce qu'était les Nephilim. Selon ce que j'avais cru comprendre, il s'agissait d'une sorte de secte qui élever des enfants pour les transformer en véritable machines de guerre. Je comprenais à présent pourquoi le Zéphyr avait totalement refusé d'abandonner. Tuer ou être tué, c'était donc ça sa seule volonté, la seule motivation qui le poussait à vivre. Après son explication, je me suis relevé et j'ai repris mon arme en main. J'ai fait un petit sourire à Bährk pour le remercier de tout ce qu'il avait fait pour moi depuis ma venue ici. Ce dernier m'invita à entrer dans le Ragnarok, chose que je ne pus refuser. Et c'est donc ainsi que je repris ma route vers la forteresse Valkor, empressé d'y entrer afin de la visiter.

Attendez !

Ce fut cette voix rauque qui nous empêcha, une nouvelle fois, d'entrer dans la forteresse qu'est le Ragnarok. Cette tonalité m'était totalement inconnue et j'ignorai donc de qui elle pouvait provenir, chose assez logique en soit. Mais apparemment, je n'étais pas le seul: Bährk aussi ignorait qui en était l'émetteur. Nous nous jetâmes donc un regard l'un à l'autre et nous compriment rapidement ce qu'il nous restait à faire. Lentement, nous nous retournâmes et nous constatâmes que la personne qui venait de nous interpeller n'était autre qu'un... lion !? La peau blanche, les yeux bleus ciels, ainsi qu'une crinière magnifiquement coiffé... Un Singam-Vellaï se tenait devant nous, un arc accroché à son dos et nous regardant d'un air déterminé. Haussant légèrement un sourcil, je lui ai lâché ces quelques mots.

Vous êtes un Singam-Vellaï, n'est-ce pas ? J'ai entendu parler de votre peuple... En bien, je vous rassure. Pourquoi vouliez-vous me parler ?

Tantor est mon prénom. Tantor vous a appelé car Tantor souhaite vous affronter. Tantor a vu votre combat contre le Néphilim et le Valkor. Tantor souhaite voir votre niveau au combat.




Bah, euh... Ok.

Le Singam n'attendit pas plus longtemps pour commencer à se rapprocher de moi rapidement, tout en prenant son arme en main. J'en fis de même, je me mis à sprinter dans sa direction, trident en main. Pour une fois que je participais à un combat amical, je pouvais vraiment être heureux. Alors que je continuais mon avancée, mon adversaire décocha une première flèche en ma direction, ce qui me surprit totalement. Tirer une flèche à cette distance... Soit il est fou, soit il sait ce qu'il fait. Malheureusement pour lui, le projectile touche le sol sans même m'inquiéter, la distance nous séparant lui et moi étant bien trop importante. Et j'ai donc profité du fait qu'il soit surpris que sa flèche n'atteigne pas sa cible pour courir à fond et lui porter un premier coup de trident. Malheureusement, moi aussi j'avais mal jugé la distance et j'avais totalement raté mon coup, laissant une ouverture dans ma défense. Et cette ouverture, Tantor la vit. Décochant une flèche en visant mon bras droit, je dus mon salut grâce à une esquive in-extremis sur le côté gauche.

Enfin, mon salut... Façon de parler car à peine avais-je esquivé la première flèche qu'une seconde fut décochée. Là, je ne pouvais rien faire. Elle se déplaçait beaucoup trop rapidement et bien que j'ai tenté une nouvelle esquive, mon mouvement ne fut pas réalisé dans sa totalité. La flèche se planta donc dans mon bras gauche, tandis qu'une expression de légère douleur s'affichait sur mon visage. Cette fois, Thanor avait bien joué son coup, ne s'étant guère trompé sur le timing. Un petit sourire put d'ailleurs être remarqué sur son visage. Les Archers... Le deuxième rang dans sa tribu. Je suis certain qu'il est bien plus expérimenté que moi. Bien que j'avais déjà reçu un premier coup, je me suis relevé et j'ai de nouveau sprinté vers mon adversaire. Il était capital pour moi de continuer à comprendre. Après tout, je suis un Aventurier, je n'ai donc pas le droit d'abandonner. Et de toute façon, le Destin n'a pas encore déclaré que j'avais perdu alors bon. Continuant à sprinter à toute allure, je vis que Thanor ne bougeait pas. Qu'est-ce qu'il préparait encore ? Alors que je me rapprochais de plus en plus de lui, le Singam-Vellaï se décida enfin à réagir, en décochant une nouvelle flèche. Là encore, je ne pouvais rien faire: j'étais beaucoup trop proche de lui et à ma vitesse, ni une parade ni une esquive était envisageable. Ce nouveau projectile se planta dans ma jambe gauche, me faisant chuter lamentablement au sol et faisant quelques roulades au sol.

Seulement, juste avant ma chute, Thanor et moi firent une étrange action. Alors que j'étais en train de tomber, j'avais envoyé mon trident en direction du lion blanc pendant que lui, avait de nouveau tirer une flèche. Le projectile me manqua de peu mais Calypso frappa de plein fouet le Singam, le faisant légèrement reculer. Cependant, ce coup n'était pas suffisant pour le mettre hors d'état de nuire. Par contre, en ce qui me concernait... J'avais consommé trop d'énergie dans mes deux combats précédents et ce combat m'avait totalement épuisé. Thanor avait compris cela et s'approcha de moi. Il me regarda d'un air neutre et s'empressa ...

... De diriger sa main pour retirer les deux flèches qu'il avait envoyé sur moi un peu plus tôt. J'ai donc poussé deux petits cris de douleurs, chacun poussé après qu'il ait retiré un projectile. J'étais totalement surpris: j'ai cru que Thanor allait me mettre K.O mais non. Il savait déjà qu'il avait gagné notre duel et qu'il n'avait guère besoin de m'achever. Le Singam-Vellaï me tendit sa main, signe me montrant qu'il voulait m'aider à me relever. Je lui ai donc serré la main puis, grâce à sa force ahurissante, je sentis mon corps quitter le sol pour se remettre en position debout. D'un bref signe de tête je l'ai remercié pour l'aide apportée et aussi pour le combat. Bien qu'il m'avait battu avec grande facilité, il m'avait aussi montré ce que je pouvais améliorer dans mon style de combat et, accessoirement, m'avait fait gagner encore plus d'expérience. Je n'aurai jamais pensé que j'aurai pu me lier d'amitié à peine arrivé au Ragnarok avec Bährk, ce soldat Valkor et Thanor, un archer Singam-Vellaï, explorant le monde pour parfaire son savoir. Appuyant sur le bouton présent sur mon trident, ce dernier reprend sa forme de petit bâton de cinquante centimètres que j'ai rangé aussitôt dans ma poche intérieure gauche. Après cela, j'ai jeté un regard à Thanor puis à Bährk, avant de m'adresser à eux avec un sourire sincère.

Hum... Le Destin a voulu que nous nous rencontrions et que nous nous lions d'une certaine sympathie... Cela vous intéresserait-il de m'accompagner en intégrant mon équipage ?

Les deux hommes furent d'abord surpris par ma demande mais acceptèrent ensuite ma proposition. Après tout, chacun d'eux rêvait d'aventure et ils savaient aussi bien que moi qu'en m'accompagnant, ils allaient pouvoir réaliser leurs rêves. Pour finir, nous décidâmes de nous rendre dans une taverne au sein du Ragnarok, afin de fêter notre rencontre comme il se doit.

Hey, bande de connards ! Vous vous amusez à foutre des raclées au Nephilim hein ?

Nous nous arrêtâmes. Premièrement, ce n'était pas vraiment une façon de nous parler en nous injuriant de «connards». Deuxièmement, je me demandais qui pouvait être l'homme à la bouche sale qui nous avait appelé. Mais de toute évidence, il ne s'agissait pas d'un ami, ni même d'un pacifique. Voilà pourquoi je n'ai pas attendu pour sortir mon petit bâton blanc de ma poche intérieure gauche et d'appuyer sur le bouton qui permettait à cette arme, à première vue inoffensive, de se transformer en un magnifique et grand trident blanc, dénommé Calypso. Mon outil de combat dégainé, je me suis retourné pour voir qui était cette personne à avoir insulté Bährk, Thanor et moi-même. Enfin, cette... Plutôt «ces». Car oui, ils étaient deux. Le premier, un homme aux cheveux noirs et aux yeux de la même couleur, me regardait avec un étrange sourire arrogant. Le second, un type un peu à la peau un peu plus foncée mais pourvu d'yeux aussi noirs que ceux de son partenaire, nous observaient avec un regard méprisable. Ils étaient des hommes bien robustes, affichant clairement leurs torses dénudés et musclés. Le type à la peau foncée tenait une cimeterre dans sa main droite tandis que l'autre s'amusait avec des couteaux de lancer. Cette fois, ce fut moi qui les identifia en premier.

Des Nephilims...

Et pas n'importe lesquels...

Une nouvelle voix fit son entrée et encore une fois, j'ignorai totalement qui en était le possesseur. Mais la réponse vint aussitôt. Atterrissant au sol, un Zéphyr, lui aussi avec un corps musclé et équipé d'une lance, apparut à mes côtés et me jeta un regard amical. De toute évidence, lui aussi était un Nephilim mais il n'avait rien à voir avec les trois autres rencontrés jusqu'alors. Mon regard alla vers le type à la chevelure noire. Ce dernier émit un petit bruit d'énervement, montrant clairement que la présence du Zéphyr le dérangeait. En parlant de lui d'ailleurs, le voilà qui se mettait à me parler.

Je tenais juste à vous dire que, pour cette fois, je serai votre allié. J'ai un compte à régler avec ses deux-là. D'ailleurs, ils semblent être pressés.

Si je n'avais pas eu le réflexe de tourner ma tête, je n'aurai pas compris les dires du Zéphyr. Les deux Nephilims n'étaient clairement pas venu pour faire la causette avec nous et encore moins nous inviter à prendre une petite tasse de thé avec des biscuits. C'est dommage, j'aime bien ça moi... EUH, là n'est pas le sujet, autant pour moi. Bref, puisque ces idiots foncent vers nous, il vaut mieux pour nous de répliquer. Alors que je me mis à courir, mon compagnon Zéphyr déploya ses deux grandes et puissantes ailes d'ange pour s'envoler et foncer sur nos ennemis. Il n'y avait à rien à redire, niveau vitesse, il était de loin supérieur, aussi bien pour nos antagonistes que pour moi. Cependant, ce con avait oublié un détail: le type aux cheveux noirs, sans aucun doute un Vedan, disposait de couteaux de lancer. Et il savait apparemment très bien s'en servir, vu la façon dont il en a planté trois dans son bras gauche. Je fus d'ailleurs étonné de ce résultat: depuis le Gradé Terkal, je n'avais jamais rencontré un adversaire aussi précis. Ses coups étaient parfait, c'était à peine croyable. Je ne dois pas me laisser impressionner, surtout pas. Après tout, j'ai bien progressé depuis ce combat cauchemardesque: à présent, je pense pouvoir égaler cet adversaire. Mais je ne souhaite en rien l'égaler, non: je désire le surpasser ! Et pour cela, il me faut terrasser ces deux-là, coûte que coûte !

Le Zéphyr choisit comme homme à abattre la même cible que moi: le type à la peau foncée, un Karnak sans aucun doute. Usant de sa lance dans sa premier temps, il la dirigea rapidement sur son adversaire mais ce dernier fit un léger bond en arrière, esquivant le coup. Seulement, il n'avait prévu en rien que moi aussi, je puisse l'attaquer: c'est d'ailleurs pour cette raison que j'étais parvenu à le toucher sans aucune difficulté apparente avec Calypso. Malheureusement, malgré cette offensive bien portée, je disposais d'un défaut de taille: mon allié avait été sérieusement touché au cours de ce premier échange de coups. Mais apparemment, malgré ses blessures, il semblait vouloir continuer à combattre. Je n'avais rien dit sur le moment, estimant que face à de pareils adversaires, le deux contre deux était préférable et beaucoup moins suicidaire. Grave erreur de ma part, car les assauts qui suivirent ne tournèrent pas à notre avantage. Le Vedan parvint, une nouvelle fois, à toucher le Zéphyr à l'aide d'un couteau lancer au niveau de la jambe de mon partenaire. Et quant au Karnak, il s'était précipité vers mon allié ailé et lui avait planté sa cimeterre dans le ventre. Bien sûr, un tel mouvement ne fut pas sans risque pour lui: avant de s'écrouler au sol, mon équipier était parvenu à toucher l'ennemi.

Ce fourbe de Vedan en profita alors pour m'attaquer, en me balançant moult de couteaux. Heureusement que j'avais une assez bonne maîtrise de mon arme. Grâce à cela, j'ai pu effectuer une parade qui me permit de renvoyer toutes les armes de projection de mon antagoniste. Libéré de toute offensive, j'en ai profité pour attaquer le Karnak mais celui-ci esquiva mon trident en effectuant un pas sur le côté. Cependant, j'en étais loin d'en avoir fini avec lui. A l'aide d'un magnifique enchaînement, mêlant coup de pied, poings, et achèvement avec Calypso, j'étais parvenu à faire goûter mon arme à mon adversaire à deux reprises. Le Vedan et le Karnak s'allièrent alors pour me blesser, mais toutes leurs attaques furent des échecs, les unes après les autres. Le combat s'éternisa encore un long moment et le rythme fut le même jusqu'à ce que le Karnak fut mis au sol par ma personne. A cet instant, le dernier round était à jouer: le Vedan face à moi. Malheureusement, je n'avais plus assez d'énergie et je fus donc facilement terrassé, bien que j'avais réussi à toucher mon antagoniste avant que mon écroulement au sol. Tout ce dont je me souvenais après mon combat n'était que ma chute, ma vision devenant très sombre puis le rire du Vedan avant d'entendre un hurlement de souffrance de sa part.

Lorsque je me suis réveillé, j'étais à l'intérieur d'une maison apparemment. Les murs, fait à partir de briques, étaient éclairés par la lueur qu'émettaient les bougies placées dans la pièce. Ouvrant lentement mes paupières, je me suis rendu compte que Bährk et Thanor était assis, non loin de moi. Ces derniers, remarquant que je venais de reprendre conscience, me conseillèrent de rester tranquille, tant que je n'avais pas totalement récupéré mes forces. Chose assez logique. De toute façon, étant assez épuisé, je me suis rendormi, espérant avoir totalement recouvré mes forces à mon réveil.