Artefact RPG - Jeu de rôle par forum
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Mehyt Fadila


Mehyt Fadila


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MessageSujet: Revenir... [PV Arsiesys]   Revenir... [PV Arsiesys] EmptyDim 15 Nov - 21:34

Walhalla, un endroit du genre… Dangereux et… Paumé. Mais aussi, la tombe de Joshua. C’est là qu’il est mort, d’une maladie étrange, presque aussi étrange et mystérieuse qu’il l’était lui-même. Ainsi donc, je trouve sa mort tout à fait en accord avec sa vie, avec son être. Je n’ai jamais su grand-chose de lui, même après des dizaines d’années de vie commune, même après sa mort, je ne sais toujours rien. C’était le genre de personne qu’on ne cerne jamais, qu’on ne fait que percevoir, parfois, quand il nous ouvre un peu de sa personne. Et c’était ce qui le rendait si attirant, si captivant. Arsiesys est de la même veine, toujours souriant, toujours tiré à quatre épingle, presque toujours trop parfait. Incompréhensible, incompris, et désirant l’être plus que tout. Comme si se laisser approcher en profondeur par quelqu’un était signé leur arrêt de mort. C’est peut-être aussi ce qui fait que, malgré tant d’effort, ils se font toujours remarquer.

En débarquant à nouveau sur ces terres isolées, je me suis demandée ce qu’on avait bien pu foutre ici. Joshua avait toujours eu des lubies bizarres et des désirs absurdes, en l’occurrence, la dernière qu’il n’ait jamais eue dans cette vie, fut de trouver un Molok pour étudier cette créature légendaire. Etudier un nounours géant, agressif et, parait-il, intelligent. Je crois bien ne l’avoir jamais autant traité de fou que ce jour-là. En même temps, c’était mérité. Ce qui l’était moins, c’était peut-être la menace de le jeter par-dessus bord si on ne faisait pas demi-tour. On ne l’a pas fait, nous n’avons pas non plus trouvé d’ours géant ou quoique ce soit si apparentant. Lui, il a juste trouvé la mort, moi, le désespoir. Chacun son destin. Remarque, si nous l’avions trouvé, le Molok, je ne pense pas que je serais encore envie. Quoiqu’il parait qu’il y’a des survivants, un type dans une taverne m’avait parlé d’une guilde là, dont certains membres avaient croisé ces bêtes et étaient toujours en vie et capable d’en parler. Il faudrait que je vérifie ces rumeurs un jour… Quoique rencontrer des fous qui s’amusent à titiller le Molok… Heu… Youpi, quoi.

Le Walhalla, c’est vraiment un trou paumé, n’empêche. Depuis que j’ai débarqué, je n’ai vu que de la neige, encore de la neige, un sapin, de la neige, un rocher, de la neige et des montagnes au loin. A croire qu’il n’y a pas la moindre bestiole tordue dans le coin, ou que c’est mon jour de chance. Le dernier point, je n’y crois pas trop, car je n’ai jamais de jour de chance. Même quand je défonce un Cuervo, j’y laisse la peau des fesses. Vous remarquerez tout de même que dans 99% des cas, tous mes déboires sont provoqués par un quadrupède dégénéré et imbécile, certainement anencéphale ou trop intelligent. Ce mystère n’a pas encore été éclairci à ce jour et les scientifiques de tout Syren se demande encore si mon cheval portant le d’où nom d’Idriss (ce qui lui va très mal) dispose d’un cerveau fonctionnel. Je me demande si lui-même a réponse à cette question ô combien importante.

Alors que je ressasse sans fin mes questions existentiels, toujours pour mieux éviter d’autres pensées parasites aux caractéristique plus ou dépressifère, ledit canasson imbécile commence à s’agiter quelque peu sous moi. Je hausse un sourcil, vérifier qu’il ne s’enfonce pas trop dans la neige, constate que non, celle-ci ne lui arrive qu’au genou et normalement, ce n’est pas encore assez pour l’empêcher d’avancer. Conclusion : Walhalla dispose de bêbête, au moins une et je n’ai vraiment pas de chance.




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Dernière édition par Sonniu Cheshire le Dim 29 Nov - 1:36, édité 1 fois
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Mehyt Fadila


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MessageSujet: Re: Revenir... [PV Arsiesys]   Revenir... [PV Arsiesys] EmptyLun 16 Nov - 1:28

Je regarde autour de moi, enfin, à une dizaine de mètres devant moi, j’aperçois une silhouette… Une silhouette féminine, ailé, tout en armure. Un Zéphyr ? Non, pas dans cette région. Du moins, je ne vois pas ce qu’un zéphyr viendrait foutre ici, seul et avec une armure aussi peu adaptée au froid. Puis cela signifierait que j’ai de la chance, puisque, techniquement, un Zéphyr est suffisamment intelligent pour comprendre ce que c’est que « parler » et ne pas se jeter sauvagement sur quelqu’un. Surtout que je n’ai pas grand-chose à donner à un voleur. Puis, personnellement, si je pratiquais le vol en guise de métier, je ne choisirais pas Walhalla comme lieu de travail, parce que bizarrement, je ne pense pas qu’il y’ait grand-chose à dérober dans le coin, à part de la neige. Remarque, si c’était un Zéphyr, cela expliquerait l’agitation d’Idriss, il ne les aime pas beaucoup, je ne sais pas pourquoi, ça a toujours été comme ça, en général, il les mord dés qu’il le peut. Mais… Quelque chose me dérange chez cette créature dans le lointain. Un aspect relativement bestial, monstrueux, sauvage plutôt. Rien à voir avec la noblesse, la finesse et le raffinement des Zéphyrs, caractéristiques souvent si poussées à l’extrême qu’ils en deviennent insupportables de perfection. Donc, soit j’ai affaire à un emplumé psychopathe, soit, et plus vraisemblablement, c’est une Walkyrie, dans un cas comme dans l’autre, Hilal va devoir reprendre du service. En effet, on ne parlemente pas avec les psychopathes, et encore moins avec ces créatures sauvages et acharnées que sont les Walkyries. C’est dommage, je n’aime pas frapper les jolies femmes, pas plus que les jolis hommes. Quoique dire de ces monstruosités qu’elles sont des femmes… Je ne sais pas si cela est vraiment judicieux, étant donné qu’elles n’entretiennent qu’une vague ressemblance avec ces dernières, en général, ça s’arrête là.

Je regardais toujours cette silhouette découpée sur fond de neige, lorsque celle-ci prend son envol, pour mieux me foncer dessus. Idriss fait un écart en hennissant, paniqué devant cette furie largement plus mobile que nous sur ce terrain enneigé. Je ricane méchamment devant la panique de l’équidé, décidément, les créatures à plume ne lui réussissent vraiment pas. Je descends donc de ma monture et m’approche de la femme ailée, la toisant malgré la hauteur et la distance qui nous sépare encore. J’avance de quelques mètres, évaluant la distance qui nous sépare, avant de la frapper à la jambe, éclaboussant la terre immaculée de sang chaud. Elle pousse un cri perçant, je n’en ai que faire. Au contraire, je profite de son immobilisation pour frapper à nouveau la créature, labourant la chair de sa poitrine. Celle-ci est furieuse, agonisante, mais encore capable de m’attaquer de ses griffes. Je recule d’un bond, m’enfonce dans la neige et m’éloigne de cette furie. Désormais hors de porté de tout assaut, elle, toujours dans celle de ma lance. La créature continue pourtant de s’agiter en tout sens, griffant l’air et la neige écarlate autour d’elle en une frénésie pathétique. J’aurais presque de la peine pour elle, presque, j’ai bien dit. Je l’achève enfin, empalant son cœur de ma lance. Quelques soubresaut de ce corps féminin, quelques crachotement de sang, puis tout s’arrête, elle demeure étendue, immobile, ses grands yeux bleus encore ouverts. Ces créatures et leur rage incompréhensible ont toujours eu quelque chose d’immensément triste, à mes yeux. Cette colère sans borne, cette rage non contenue et débordante, sans cible ni but précis. Une vie de haine non justifiée. Il est probable qu’elles et moi pensons différemment, mais je ne peux retenir une certaine sympathie.

Je soupire, recouvre sommairement le cadavre de neige et remonte sur Idriss qui piaffe, exaspéré, je lui fous un grand coup de pied dans les flancs, il proteste mais finit par avancer bon gré mal gré dans la neige. Je me replonge en silence dans mes douloureuses pensées, je ne sais pas encore ce qui m’attend dans ces terres gelées et froides, mais je sais ce que je cherche, je sais que c’est risqué, je sais que j’ai beaucoup à perdre, mais je sais aussi que c’est la seule solution. Mon seul moyen pour retrouver qui je suis, ou simplement un but valable. Combler le vide dont je suis faite.

J’attends une suite qui ne viendra probablement pas. J'avance dans cet univers blanc, maculée par la honte et un passé que je ne reconnais pas, qui ne me reconnait pas. Ce ciel bleu et pâle qui m'observe dans un horizon d'une blancheur infinie. Joshua, je reviens, je reviens pour mieux repartir. Au fond, il y'a peut-être une chose qui m'attend encore.



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MessageSujet: Re: Revenir... [PV Arsiesys]   Revenir... [PV Arsiesys] EmptyDim 22 Nov - 21:40

C’est étrange, tout de même, je n’ai jamais vu de la neige aussi blanche à part en ces lieux. Jamais personne ne vient ici, à part quelques suicidaires (cela comprend bien évident tout aventurier et autres trucs bizarres trouvant une multitude d’autres choses préférables à la vie elle-même) ainsi que quelques condamnés ou autres machins en quête de quoique ce soit, dans mon style et des bestioles. Or, les bestioles, elles effacent leurs traces ou elles n’en font pas, du moins, pas assez pour entacher le paysage immaculé et imperturbable qui s’étale sous mes yeux, pur, virginal, nu, presque indécent, et pour qu’une femme de mon genre parle d’indécence, il faut aller loin, ça je peux vous le dire. Pas que ma notion de décence soit… Particulièrement originale, mais presque. Plus sérieusement, je trouve ce genre d’endroit particulièrement stressant, surtout quand il fait beau comme aujourd’hui, ce n’est pas silencieux comme le désert, bien au contraire, les monts renvoient d’imperceptibles échos, leurs murmures emplissent chaque pan de glace, la font vibrer, tant et si bien qu’on pourrait dire que tout cela vit plus que n’importe qu’elle autre être pourtant plus vivace. Et je m’angoisse de si peu. Vous pouvez vous moquez, personnellement, je n’en ai cure, je n’ai jamais aimé Midgard, son côté brumeux et froid. Je viens d’Arkady, le genre d’endroit où on parle de « sale temps » quand le vent souffle et que la température passe sous les trente degrés Celsius. Si un jour ces terres glacés ont su ce que signifiait un vrai beau temps, faut que quelqu’un me le dise, parce que moi, je doute.

Soudain, ma marche s’arrête, Idriss, que je tire par la crinière pour le pousser à avancer dans la montagne que j’ai commencé à gravir, à piler net, bloqué par un passage un peu plus difficile. La tentation de le laisser pourrir ici, à la merci du moindre Fenryl, mais la bourrique transporte quand même une grande partie de mes affaires, chose assez lourde que je n’ai aucune envie de trimballer, encore moins de retrouver dans l’estomac de l’un de ces toutous dégénérés. Quoique ce sont de belles bêtes, je le reconnais, parmi les plus belles créatures qu’il m’ait été donnée de voir dans cet archipel. Pour ne pas dire les plus belles. Mais là n’est pas le problème. Je passe derrière le poney mutant et tâche de débloquer ses jambes tout en poussant pour le forcer à sauter par-dessus l’éboulis qui l’effraie tant… Et accessoirement de faire abstraction du gouffre qui se trouve juste en dessous, qui est un facteur de stress bien plus important qu’un tas de rocher, aussi gros et instables soient-ils. Pourquoi a-t-il fallu que cet abruti de Joshua aille crever dans l’endroit le plus paumé du Walhalla, déjà que toute la région est paumée… Là, franchement, c’est un record. Il aurait du recevoir du fric pour ça, sa mort aurait au moins eu cet avantage. Le cheval finit néanmoins par passer, je soupire, grogne et grommèle, pestant contre ce fichu équidé aussi inutile que stupide, avant de m’engager, à mon tour, sur les roches instables, me rendant compte, dans le même temps, qu’il avait au moins de bonnes raisons de ne pas vouloir traverser. Le ravin en contrebas est vraiment très impressionnant et les rocs empilés les uns sur les autres au petit bonheur la chance, vraiment pas stables pour deux sous. Cependant, quand j’ai décidé de quelque chose, rien ne saura m’en faire décrocher. Je traverserai, un point c’est tout, même si ça doit me coûter la vie… Ca aurait le mérite de régler tout problème.

C’est seulement arrivée au milieu de l’éboulis, que j’aperçois Idriss s’agiter, piaffer et frapper le sol de son sabot, soulevant une gerbe de neige à chaque fois. L’abruti se met même à se dresser sur ses jambes arrière… Sur un rebord de tout au plus deux mètres de large, je vous dis pas les risques qu’il prend simplement pour paraître plus impressionnant. Mais ça, encore, ce n’est pas si grave, s’il tombe, j’en serai vraiment débarrassée, au moins. Ce qui m’inquiète d’avantage, c’est les raisons d’un tel comportement, qui prend en général sa source dans l’apparition d’un machin saoulant ayant pour ambition de me bouloter ou de nuire gravement à ma santé physique…

Ma chance est toujours au rendez-vous, à ce que je vois.




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MessageSujet: Re: Revenir... [PV Arsiesys]   Revenir... [PV Arsiesys] EmptyLun 23 Nov - 0:06

Les rochers tremblent sous mes pieds, j’entends des bruits de pas précipités qui ne présage absolument rien de bon. Je fixe Idriss, comme si cette chose inutile pouvait représenter un quelconque salut à cet instant. Aucune chance, surtout quand j’aperçois enfin ce qui déboule devant moi... Et qui n’est rien d’autre qu’un Singam-Vellai. Un peuple de créature magnifique, certes, mais aussi de redoutable combattant n’appréciant guère qu’on vienne les embêter sur leur territoire. Au moins, il s’agit de bestiole pensante et il sera peut-être possible de parlementer.


« Heu… Excuse-moi… Je sais que c’est une connerie de venir ici, tout ça, tout ça… Je me doute bien que j’ai fait une connerie ou autre chose du même genre… Mais enfin… On peut peut-être s’arranger, c’est pour honorer un mort… Un être cher… Tu… Comprends ? »


Une chose et sûre, il n’a pas l’air d’avoir compris du tout. Ou alors, ces grands lions humanoïdes ont un salut très bizarre consistant à foncer sur une personne arc bandé. Après tout, pourquoi pas, hein. J’en connais qui ont des manières bien plus douteuses que celles-ci. Cependant, mes doutes se dissipent rapidement, lorsque j’encaisse une flèche qui ricoche sur la plaque d’armure de mon épaule. En général, ce genre de geste dangereux n’est pas un signe de bienvenu, et même si c’est le cas, je n’apprécie pas du tout ces manières de dire « bonjour » et il va la sentir passer la mienne, de manière, largement plus corsée. Je lui fonce dessus, tout d’abord, brandissant Hilal devant moi, avant de lui planter dans le ventre, provoquant chez le lion un cri de douleur plutôt flippant. Mais il me rend bien la monnaie de ma pièce, puisqu’une de ses flèches parvint à me percer le flanc droit, ce qui ne me laisse pas du tout indifférente quant à la douleur que cela peut me procurer. Je souris nerveusement, lançant un regard douloureux au grand félin blanc.


« Puisqu’on s’est dit bonjour… On peut en rester là maintenant, non ? Aller ! Je veux juste passer, c’est pas la mer à boire ! »


Ben apparemment si. C’est ce que me signale la flèche qui siffle près de mon oreille et qui l’aurait certainement empalée si je n’avais pas rapidement penché la tête pour l’éviter. J’avance encore, parcourant les quelques mètres qui nous sépare pour n’en laisser que très peu, au final. Les roches roulent sous mes pieds, entravant chacun de mes mouvements. Mon adversaire, habitués à de tel terrain, ne souffre pas de ce problème et semble se déplacer aussi habilement que sur du gazon. Je brandis Hilal, et tente de l’abattre sur son crâne. Mais ce con esquive et moi, je me retrouve par terre, entraînée par le poids de mon arme, ce qui, pour l’heure, ne m’aura pas sauvé de la honte, mais surtout d’une flèche incroyablement pointue que je me serais probablement prise dans la face, ce dont j’aurais tiré au mieux, une belle cicatrice, au pire, une mort douloureuse. En me relevant, je l’observe ranger son arc pour mieux me taper la tronche à grand renfort de coups de poing dans la gueule. Je grommelle et m’aperçois, dans le même temps, que mon cheval s’est barré… Evidemment, à sa place, si j’avais pu, j’aurais fait pareil… mais quand même ! Il aurait au moins pu faire diversion ! Puis, c’est bizarre, cinq minutes auparavant, faire un pas, un seul, lui prenait trois heures… Faut absolument que je consulte un psychologue équin, ou un boucher…

Je me relève totalement, rassemblant mes forces et mon courage en vu d’une survie peu probable. La grosse bête se jette sur moi, m’assénant un puissant coup de poing que je pare de mes deux avant-bras, hoquetant sous la puissance de frappe de la créature. Je recule précipitamment, haletante, effarée par tant de violence contenue chez un si bel animal. Je serre plus fort ma main sur Hilal, et je m’élance. Le plat de ma lame heurte son museau, un craquement retentis, le Singam-Vellai saigne abondamment, moi, je recule encore un peu, prudente, alors qu’il s’approche à nouveau de moi. Cette fois, je lui enfonce la pointe en acier dans l’épaule, il rugit de douleur et me lance un regard fou et frappe dans le vide. Je le regarde les yeux exorbités, ma blessure au flanc m’élance plus que jamais et je referme les paupières un instant, reprenant mon souffle alors que le lion s’empare à nouveau de son arc. Un pas en avant, il bande son arc inutilement. Une dernière frappe, une seule, pour le sonner. Je l’adosse contre une grosse caillasse, contemplant un peu plus longtemps cette beauté qui n’a rien d’humain… Et c’est tant mieux.

Désormais… Repartir chercher la vieille bourrique qui a du aller se foutre on ne sait où, mais surement suffisamment loin pour me gonfler sans pour autant faire en sorte que je le vide de ses entrailles… A croire qu’il a calculé la distance de recherche à partir de laquelle je ne me contrôle plus. Mais cette fois-ci il va s'en prendre quand même plein la tronche. Trop, c'est trop !

Je relève la tête vers le ciel, alors que je me dégage enfin de l'éboulis qui m'a causé tant de peine. Plus que quelques mètres à grimper au dessus du vide avant de te retrouver, Joshua... Je ne sais même pas si j'aurais la force de contempler sa tombe. Je ne sais pas si tout ceci à le moindre intérêt, maintenant. Pourtant, je ne suis pas venue ici pour rien... Alors, j'irai de l'avant... Ou, en tout cas, j'essaierai... Juste cette peur lorsque l'épreuve approche...





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MessageSujet: Re: Revenir... [PV Arsiesys]   Revenir... [PV Arsiesys] EmptyLun 23 Nov - 1:24

Je n’avais pas si froid que ça, du moins, pas plus que depuis que j’avais mis les pieds à Midgard, enfin, si, un tout petit peu plus, l’altitude aidant. Et pourtant, je tremblais comme une feuille. Bon, d’accord, je n’avais jamais été aussi nerveuse de toute mon existence, je ne désirais qu’une chose, faire demi-tour, éviter la confrontation qui m’attendait, mais je me refusais à tant de lâcheté, ce serait trop bête… Puis, parfois, le vrai courage devait faire surface. Pas celui qui vous pousse à foncer dans le tas pour sauver votre peau, plutôt celui qui vous fait affronter les choses que vous n’êtes pas obligés d’affronter, celles que vous pouvez ignorer longtemps, très longtemps, trop longtemps même., sans même vous en rendre compte, parfois. Les mots, les phrases, qu’on laisse mourir au fond de nos entrailles, et dont les cadavres pourrissant gangrène notre âme, cette nécrose envahissante, étouffante, comme des milliers de mains qui vous bâillonnent et vus blessent. Des mots pour dire l’amour, la haine, l’impuissance, la peur, la résignation. Des mots qui mettent à nu, des mots d’évidence et de peine. Des mots secrets, des mots cachés. Des mots qui pleurent, qui crient, des mots qui rient parfois, qui sourient, alors qu’ils disent l’horreur d’une réalité bien trop cruelle. « Je pars ». « Je t’aime ». « Je te hais ». « Je ne veux plus te voir ». « Adieu »... « Il est mort. »… Des gens sont morts en gardant ces phrases en eux, elles tuent, plus sûrement que n’importe quelle maladie, que n’importe quelle horreur, que n’importe quelle arme. Elles sont les fléaux d’une humanité branlante qui a appris à mentir, pire, à se mentir. Il est si facile de se dire que tout va bien quand tout va mal, si facile d’agir par lâcheté, par mépris de l’autre et de soi.

Plus que devant n’importe quel monstre, je tremble devant un empilement de pierre, surmonté d’une lance et d’une épée, dont les lames, déjà rouillées, semblent refléter l’état du corps qui, sous leur garde vigilante, se décomposent. Ce corps, ce cadavre, c’est, ce fut, un jour, Joshua. Le seul homme que j’ai jamais aimé. Le seul, peut-être le dernier. Je ne sais pas, je ne veux pas le savoir. Je ne veux surtout pas d’un autre… Je m’en rends compte, je suis impuissante, je refuse d’admettre quoique ce soit, venir ici n’aura servi à rien… Je ne peux plus me mentir… la seule chose que je veux, c’est cesser toute bataille… je veux l’impossible, retourner à un passé, qui n’existe plus… Revoir ces visages aimés, dans l’insouciance du bonheur…

Joachym… Arsiesy et Seth… Joshua…
Je veux juste les revoir sans les voir… car je nie jusqu’à leur existence… Ces visages que je recherche de tout mon cœur sont ceux de fantôme, d’êtres morts et enterrés, dont les cadavres pourrissent sous les pierres du temps… Comme Joshua…



Elle s’écroula au sol, la tête entre ses mains, ses cheveux de feu répandus comme une marre de sang au pied de cette tombe improvisée. Elle ne pleure pas, elle ne crie pas. Aucun mot, aucun mouvement. Rien. Rien qui puisse la soulager, lui faire entendre raison en cette instant où, plus que jamais, la raison serait de rigueur. Cela causera sa perte. On ne peut revivre les temps passés, les regrets sont de futiles fardeaux, désirer revenir en arrière, vouloir revivre ce qui est déjà vécu… Ce n’est que vide, que vent. Tout cela est vain. Autant vouloir soulever les montagnes et changer le cours des eaux, vider les océans et perturber la course folle de cet indomptable entité que l’on appelle temps… Seul l’Homme peut désirer pareille folie. Mais une telle volonté perturbe dieux et légendes.

La douleur la transperce, elle gémit, tel un animal blessé, se couche sur le côté, convulse et tremble… Puis elle ne bouge plus… Tout est déjà terminé pour elle. Sonniu, l’entité existante, n’est plus, à la place, il n’y a plus qu’un cadavre vivant, mais déjà mort. La longue chevelure répandue sur la neige se mêle avec art aux sanguines lueurs du soleil qui se meurt.

On récolte ce que l’on sème, à rechercher le temps perdu, des visages de spectres impalpable, on ne trouve que son propre passé, sa propre ombre, son fantôme, revenu à la vie de cendres improbables. Est-ce un pire pour un mieux ? Ou bien une mort sans détour possible ?




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MessageSujet: Re: Revenir... [PV Arsiesys]   Revenir... [PV Arsiesys] EmptySam 28 Nov - 1:04

Elle finit par ouvrir les yeux. Idriss, le museau près de son cou, hennit doucement en la voyant s’éveillait. Pendant plusieurs minutes, n’importe qui l’aurait cru morte, même le meilleur des médecins. Son corps à moitié couvert de neige, elle aurait du mourir, si le cheval ne s’était pas étendu à ses côtés, la réchauffant patiemment. Le vert de ses prunelles parut enfin, en même temps qu’elle tentait de remuer quelques partis de son corps. Mais rien ne semblait répondre, même le bout de ses doigts se refusaient à bouger. Pourtant, elle pensait bien ne pas avoir endommagé un quelconque nerf ou même sa colonne vertébrale dans sa chute, chaque sensation était là, elle pouvait les sentir au travers la brûlure du froid qui engourdit si bien chaque pan de chair. Mais par-dessus tout, au de là même de la sensation de son souffle sur ses lèvres tremblantes, elle sentait sa tête comme frappée de mille coups, comme si son cerveau se jetait contre la boite crânienne avec un acharnement suicidaire, chaque pulsation cardiaque, chaque bruit, aussi doux soit-il, ne faisait qu’aggraver la sensation déjà violente. Elle ne parvenait même pas à gémir, aucun son ne semblait vouloir sortir des profondeurs de sa gorge.

C’est à cet instant qu’une douleur fulgurante vrilla son corps, jusqu’aux tréfonds de son être, elle put sentir chaque parcelle d’elle-même traverser par cet horreur. Elle convulsa, se tordant dans tous les sens malgré la fatigue, malgré l’épuisement, comme pour échapper à la poigne féroce de la souffrance elle-même. Un cri éclot dans les airs, éclatant comme un bouton de sang pourpre aux mille épines, ricochant contre les monts et les roches, déchirant le silence, le paysage serein et blanc, le lacérant de ses griffes de mort et d’horreur. La jeune femme s’écroula, la neige murmura un instant sous son poids. Elle haletait, les yeux grands ouverts, écarquillés. Elle semblait surprise et encore choquée. Pourquoi ? Pourquoi tant de douleur ? D’accord, il s’était passé… Que s’était-il passé, d’ailleurs, juste après qu’elle se soit approchée de la tombe de Joshua, elle n’aurait su le dire, même pour sauver sa vie. Elle ne se rappelait plus, elle avait beau cherché, même venir jusqu’ici lui semblait un vague rêve, malgré tout le mal qu’elle s’était donnée pour traîner sa vieille carcasse à cet endroit maudit dont elle n’avait rien tiré.

S’appuyant lourdement sur Idriss, elle put enfin se relever. Non sans difficulté, cependant. Elle tentait désespérément de rester debout, accrocher aux sombres crins de l’équidé qui, pour une fois, faisait preuve d’une extrême bonne volonté. D’un murmure, suivi d’une légère impulsion, elle encouragea l’étalon à avancer doucement. Il s’exécuta, elle tenta un premier pas, puis un second, au fur et à mesure, il semblait qu’elle y arrivait sans mal au bout d’un temps. Elle sourit, d’un sourire presque enfantin. Tous les récents évènements semblaient avoir… Disparu, oui, disparu de sa mémoire, comme des grains de poussière emportés par le vent.

L’étrange duo finit par engager les passages difficiles, bien des fois il leur sembla perdre l’équilibre pour chuter indéfiniment dans les gouffres béant qui s’épanouissait près des sentiers qu’ils prenaient, comme de grandes fleurs sombres hourdées de brumes. Ils finirent par rallier la grande plaine blanche, le plus dur était fait… Ou pas ! Dans cet espace ouvert, mille yeux rodent, à la recherche de quelques nourritures faciles. Un cheval et une jeune femme de la taille et de la carrure de la Karnak et de son destrier représentent tout à fait ce que l’on peut appeler une « proie de choix » ou du moins… Quelque chose ayant un vague intérêt à être attaqué…




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MessageSujet: Re: Revenir... [PV Arsiesys]   Revenir... [PV Arsiesys] EmptySam 28 Nov - 1:55

Idriss souffla, puis hennit bruyamment, visiblement très effrayé par quelque chose. Et, en effet, ce qui la seconde d’avant n’était qu’une plaine désertique et blanche, sous le soleil couchant, était devenue en quelques minutes seulement, que dis-je, quelques secondes, une sorte d’allégorie de la désolation la plus totale. Sonniu leva les yeux vers le ciel, elle ne s’était absolument pas aperçue que le soleil était si bas à l’horizon, sombrant dans une mer de nuage sanglant, éclairant le paysage de lugubre lueur, étirant les ombres comme de longs pantins désarticulés, marionnette grotesque et plate, épousant pour toute forme, le relief morne de l’étendue gelée. Un tel spectacle avait de quoi faire frissonner n’importe quelle créature pourvue d’un minimum d’imagination. Soudainement, un vent froid soufflant, hurlant la mort aux oreilles de la femme aux cheveux rouges. Le cheval, les yeux révulsés par l’effroi, se cabra, projetant la Karnak au sol, avant de partir au triple galop, aussi vite qu’il le pouvait malgré l’épaisseur de la couche neigeuse.

Elle resta un moment ainsi, planta là, hébétée, sa dernière expérience lui ayant visiblement grillé quelques neurones au passage, elle semblait incapable du moindre mouvement sensé. Dont le premier serait de se relever et de tenter de rattraper la bête affolée. Mais elle restait là, clignant ses grands yeux verts et vides, comme de grandes émeraudes éteintes. Ces si beaux yeux bordés de cils scandaleusement longs, ces prunelles enchanteresses propres à éveiller toutes les passions, ne semblaient alors rien d’autre que deux pierres sans valeur ni éclat. Pourtant, lorsque l’ombre d’un roc s’agita, elle réagit, comme mué par un instinct étrange. Elle se releva, et fixa les mouvements avec une tranquillité d’autant plus effrayante qu’elle ne lui ressemblait pas. D’autant plus que bientôt, ce qui n’était qu’une ombre de caillou, s’éleva en une forme petite et sombre, humaine sans aucun doute, vaguement coloré de roux au niveau des cheveux, de vert au niveau des mirettes. Cette silhouette semblait pourtant évoquer plus une enfant qu’une adulte d’un âge mur.

Sonniu mordit sa lèvre, mais saisit Hilal d’un geste mécanique, la tendant vers cette forme chétive. Les Ankous auraient-ils un sens de l’humour foireux, désormais ? Les deux adversaires, sans plus attendre, foncèrent l’un sur l’autre. La femme rousse, ajustant son coup avec précision, enfonçant la lame de la lance dans ce qui devait être la tête de la créature, qui poussa une espèce de sifflement, ressemblant plutôt au bruit d’un vent menaçant qu’autre chose. Ce qui était jusqu’alors une charmante enfant, vit tout d’un coup son bras changer en large hampe garnit d’épine, qui s’allongea brusquement, frappant la Karnak de plein fouet, sans que cette dernière ne cherche même à réagir, l’étendant de tout son long dans la neige.

Elle resta quelques instant allongée, immobile, les yeux clos, laissant un peu de son sang empourprer la neige du sol. Puis, brusquement, ses paupières se soulevèrent et, comme si aucune blessure n’entravait ses mouvements, elle se jeta avec une vélocité incroyable sur la pauvre ombre infantile, la transperçant de son arme jusqu’à la garde, avant de la dégager d’une secousse habile, laissant la masse translucide s’évaporait dans l’air glacial du lieu. Elle se retourna, silencieuse. Que faisait-elle ici, déjà ? Elle avait oublié…

Mais, soudainement, de nouvelles convulsions, plus violentes cette fois, la saisirent. La jetant brutalement au sol. Elle hurla, cria tant qu’elle le put, remplissant tout l’espace de la pire des douleurs. Mais personne ne vint, personne ne l’entendit. Combien de temps dura le supplice ? Elle n’aurait pas su le dire, cela lui paru bien plus long que tous les moments de son existence qui, dans la souffrance, s’effaçait peu à peu. Quand cela prit fin ? Ca non plus, elle ne le sut jamais… Comment aurait-elle pu le savoir ?

… Petite mort… Ou grande perte… La vision de l’inconscient et celle du sage.

_________________________


Je m’approchai du tas de vêtement et de plaque d’armure avec lenteur, méfiant. Les dieux seuls savent ce que la créature d’ombre de tout à l’heure avait bien pu faire subir à ma compagne. Mais moi, en tout cas, je ne désirais pas le moins du monde subir un sort identique, ou quoique ce soit pouvant nuire à mon physique presque parfait. Le plus étrange, étant tout de même que je pouvais parfaitement sentir sa présence, la chaleur émanant de son corps, son odeur, je voyais même la longue chevelure flamboyante ondoyer dans l’ombre, mais j’étais simplement incapable d’identifier celle que j’avais toujours connu…

Je tournai autour, soufflant, hennissant, me cabrant parfois, la poussant de temps à autre de la tête ou de légers coups de sabot, cherchant à éveiller cette masse pour tirer tout cela au clair.

Vraiment…N’a-t-elle pas un véritable don pour s’attirer les pires ennuis ?




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Aker Shaik


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MessageSujet: Re: Revenir... [PV Arsiesys]   Revenir... [PV Arsiesys] EmptyDim 6 Déc - 10:41

Arsiesys avait découvert une occupation différant largement de ses loisirs standards : la cueillette de champignons. Cela avait au moins le mérite de le changer des parties de chasse dans lesquelles il était régulièrement impliqué, indépendamment de sa volonté. Et le tableau de ses prises commençait à être long, bien qu'essentiellement constitué d'échantillons de ce peuple hybride qu'étaient les Singam-Vellai. Cet acharnement injustifié avait de quoi remettre en cause la grande sagesse qu'on attribuait à leur peuple, mais passons. Tout cela était à des kilomètres de ses pensées joviales du moment alors qu'il se retrouvait à emplir la vacuité d'un panier en osier prévu spécialement à l'effet de cette récolte. Contrairement à ce qu'aurait pu laisser croire ce climat ingrat pour les plantations, différents végétaux comestibles pouvaient pousser malgré le givre qui couvrait les terres. Laborieusement, mais c'était réalisable, et il parait que ce serait précisément la persévérance demandée qui ferait toute la saveur de ceux parvenant à émerger. Pour ce qui était de la denrée choisie par l'archer pour sa promenade de ramassage, il s'agissait des « étoiles de neige », l'unique variété disponible par voie naturelle dans la région.

Tout le reste n'était que de l'import, ou le fruit de manipulations des cultures pour donner naissance à des productions changeant des sempiternelles spécialités locales. On ne pouvait en vouloir aux habitants : en étant forcé de manger systématiquement une espèce définie à chaque fois que l'on souhaite déguster un met quelconque alors qu'il en existe tant de différentes de par le monde, cela a de quoi finir par agacer, si ce n'est excéder. S'étant néanmoins muni d'un ouvrage sur le sujet pour distinguer d'éventuels autres aliments comestibles dans le manteau immaculé des environs, c'est le nez plongé dans ses pages poussiéreuses qu'il avançait, butant parfois sur une racine, une branche ou quelque obstacle trainant sur sa route. Ce jusqu'à finir par entrer en collision avec ce qu'il prit au premier abord pour un mur, ou un tronc. Se ressaisissant pour empêcher de justesse son précieux livre de finir étalé dans l'humide masse compacte recouvrant le sol, l'historien se passa la main sur le visage tout en détaillant hâtivement ce qui s'était placé si vicieusement en travers de sa route, massant son nez faiblement endolori.

E
t il s'avéra que le rempart en question était un animal tout ce qu'il y a de plus banal, une monture pour être exact. Quoique... Pas si banal que ça, puisque la façon qu'eut l'équidé de lui signifier sa sympathie en le fusillant du regard était un désagrément familier pour l'archer. À bien y réfléchir, la bête ne lui était pas inconnue. Il avait même une vague idée de la personne à qui elle appartenait. Non pas que sa mémoire lui joue des tours, mais plutôt que l'incrédulité soit de mise en imaginant que cet animal soit celui qu'il imagine, et que sa propriétaire soit logiquement à ses côtés, le tout dans un décor inapproprié à cette éventuelle apparition. Quoi de plus normal que de douter de soi, surtout quand l'on n'a guère de souci de discerner un destrier de ses semblables et que tous nous apparaissent identiques, si ce n'est par les motifs et coloris les définissant et servant à faire la différence. Reculant précautionneusement pour contourner assez largement le massif familier, ses prunelles bleuâtres se mirent à scruter le paysage sur son ordre, sans pour autant perdre de vue les faits et gestes commis par celui qu'il venait de percuter. Un coup de sabot revanchard malencontreux est si vite arrivé...

À moins d'une fugue organisée avec une intelligence qu'il estima trop élevée pour venir de cet être irascible ou d'un vol, la propriétaire légitime devait se situer à proximité, si ce n'est se cacher. Peut-être l'avait-elle vu arriver de loin, naviguant dans les abysses de sa distraction, et avait-elle ourdi un sale coup destiné à provoquer l'étonnement, sinon la crise cardiaque chez son camarade d'enfance. Le subterfuge n'aurait d'efficience puisque cette hypothèse n'avait pu que lui passer par la tête avec la marge temporelle laissée entre l'incident et la sortie de sa cachette, ne venant toujours pas. Examinant furtivement son environnement direct sans délaisser la surveillance de ses arrières, le mage finit par conclure que ce n'était que paranoïa et que la demoiselle avait du s'absenter, sans trop s'éloigner. Sans quoi elle n'aurait point laissé là son compagnon de route. À moins d'un impondérable, il n'y avait aucune raison qu'elle l'ait planté en pleine nature, aussi invivable soit ce caractériel quadrupède aux yeux de la communauté. Et en cas d'embuscade, épargner Idriss, que ce soit de vol ou de trépas, eut été un choix tactique douteux. Qui plus est, si les malfrats avaient alors emporté sa maîtresse, nul doute qu'il les aurait coursé en quémandant sa libération avec virulence jusqu'à ce que mort s'ensuive; qu'importe pour quel camp.

Intrigué, le Sidereus pensa alors suivre de probables traces de pas jalonnant le sol si une nouvelle dose de fraicheur n'avait pas déjà recouvert celles-ci. Ce fut alors qu'il remarqua un amoncelement de vêtements et protections qu'il ne connaissait que trop bien. Il ne les avait certes vus qu'à une unique reprise, mais c'était suffisant pour que sa mémoire surdéveloppée enregistre chaque détail de leur composition. Les ombres de la nature comme de la monture avaient voilé ce nouvel indice à son regard précédemment, mais leur découverte était désormais chose faite. Alors qu'il s'approchait pour voir si aucune autre indication ne se mêlait à ces parures abandonnées, les voir s'agiter manqua de le faire sursauter. Que...? S'assurant de n'être point vu par la vieille carne qui lui tenait - mauvaise - compagnie, craignant un réflexe malheureux de sa part, il prépara un tir, son arc ensorcelé prenant forme derrière les plis de sa bure, passant inaperçu tant que nul trait n'aurait été décoché. Sait-on jamais, une menace avait peut-être considéré la chaleur des étoffes et en avait fait son refuge... Quand à savoir ce pourquoi les habits de son ainée étaient délaissés en ce coin, impossible de le savoir avant d'avoir obtenu explication.

Aussi impudique qu'elle soit, les chances qu'elle soit prise d'une addiction pour l'exhibitionnisme en pleine forêt dans une contrée au climat polaire était difficilement crédible. Sans parler des risques encourus en se baladant dans le plus simple appareil au beau milieu des bois. Prêt à tirer, le métisse n'attendait que de savoir quelle étrange créature se mouvait sous la quantité de tissu, silencieux pour ne point nuire à son stratagème. Si cette entité avait connaissance du langage des hommes, il aurait bien des questions à lui poser...


Citation :
  • Les balades en forêt ça endurcit : + 4 XP.
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Mehyt Fadila


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MessageSujet: Re: Revenir... [PV Arsiesys]   Revenir... [PV Arsiesys] EmptyDim 6 Déc - 21:51

J’essayai toujours de réveiller ma jeune amie, quand, soudain, je senti quelque chose me rentrer violemment dans le flanc droit. Ni une ni deux, je me retournai et fixai d’un air mauvais l’impudent qui avait osé me foncer dessus avec tant de violence, qui ne s’excusait même pas et qui, pour ajouter encore à un tel affront, me regardait désormais avec un air d’huitre morte qui, en plus de souligner l’inesthétisme de sa face plate d’humanoïde, avait l’art de m’énerver. Cet homme-là, je le connaissais, figurez-vous que les créatures de mon espèce, en plus d’être d’une beauté sculptural que tous les autres êtres vivants nous envie, nous avons une excellente mémoire et, personnellement, je n’oublie jamais une tête que j’ai vu auparavant. Par conséquent, je savais que je n’avais pas grand-chose à craindre pour ma protégée, mais je savais aussi que cet humain-là, je ne l’aimais pas. Car, globalement, je n’aime pas la gente masculine propre à l’espèce humaine, mais celui qui se dressait en face de moi empester le Zéphyr à la manière de Sonniu, sauf que, elle, je m’y étais habituée, encore. Et je n’entendais pas le moins du monde tolérer un être si abjecte dans on environnement proche et la jeune femme, ou, du moins, ce qu’il en restait, n’aurait que peu de mot à dire sur ce point, simplement parce que c’était hors-de-ques-tion.

Ainsi donc, je me mis à piaffer, renâcler et souffler par mes naseaux, avant de me dresser sur mes pattes arrières, hennissant de toutes mes forces (et j’en ai largement plus que cet être diaphane), agitant puissamment mes larges sabots dans le vide. Quand je retombai sur le sol, je soulevai la neige et la piétiner, aussi menaçant que possible. D’autant plus que cet homme, que je croyais pourtant inoffensif et incapable de faire du mal à la belle rousse, semblait prêt à toucher au tas de vêtements que je protégeais, et cela, je ne le laisserais pas faire
.

____________________


Il faisait froid, si froid. Pourquoi avait-elle si froid ? Pourquoi faisait-il si noir ? Etait-ce la nuit ? Est-ce que cet imbécile de Seth avait une fois de plus laissé la fenêtre ouvert la nuit ? Non… Il faisait bien plus froid que cela. Tellement froid, trop froid. Elle gigota, remua dans les tissus qui la cernait, d’une étreinte chaude, certes, mais qui l’empêchait de se mouvoir et de savoir, enfin, ou elle était. De plus, tout ceci était lourd et elle étouffait presque. Quelques gémissements et grognements s’échappèrent de sa gorge. Puis, exaspérée, car, elle en était sûre, ça ne pouvait être que Seth et Arsiesys qui s’amusait encore à ses dépends, dés qu’elle sortirait de là, elle allait leur botter les fesses, ça allait être très vite vu, et il pourrait toujours aller pleurnicher dans les jupes de Joachym ou des filles, elle n’en avait pas peur du tout et les fessées du proxénète, elle connaissait et ça ne lui faisait plus rien… Ou presque, à y repenser. Elle ne leur donnerait pas le plaisir de la voir gémir, encore moins pleurer. C’était étrange, comme ces deux là lui avait si tôt interdit les larmes.

Une nouvelle fois, elle tenta vainement de sortir de tout ça, criant de rage et de frustration, mais rien n’y fait. C’était tellement énervant qu’elle en pleurait presque. Finalement, elle se décida enfin à appeler quelqu’un pour l’aider :


« Hey ! Hey y’a quelqu’un ?! Seth ! Ars !... C’est plus drôle ! Sortez-moi de là ! Putain ! Raaah ! Je vous déteste sales petits cons ! Vous avez peur ! Bande de lâches ! »


Elle gigota d’autant plus, donnant de furieux coups de pied en tout sens, et finalement, elle vit de la lumière, une chance de sortir de là et de montrer aux deux pestes de quel bois elle se chauffait, elle.

____________________


Je continuai alors mon esbroufe, juste avant de me décider à passer véritablement à l’attaque, histoire de refaire le portrait d’un être auteur de telles infamies, dans l’espoir de me défendre et, éventuellement de rendre sa sale face plus présentable à mon noble regard. De toute manière, ce ne pouvait être pire que maintenant. Alors un bon coup de sabot ne pouvait qu’arranger les choses, vraiment, je suis sûr que tout le monde y trouvera son compte au final. Du moins, cela aurait du être le cas, si et seulement si, à cet instant précis, je n’avais pas entendu une petite voix suraigüe de gamine enragée s’échapper du tas de vêtements. C’était si inattendu et si… Etrange, que j’en fus totalement sidéré et, par conséquent forcé à rester immobile, donc dans l’incapacité de pratiquer une chirurgie esthétique éclaire à grand coup de sabot dans son crâne de bellâtre… Bleu, en plus.

Je m’approchai donc, prudent, du tas de vêtements, cherchant ce qui pouvait produire un tel son, humant l’odeur de Sonniu sans en trouver de nouvelle qui pourrait aiguiller mes sens, ô combien plus aiguisés et utiles que ceux des êtres humains (nouvelle preuve de leur incapacité flagrante à faire quoique soit d’autre que de la décoration, de mauvais gout, en plus). Mais rien à faire, je ne parvenais pas à capter d’autres odeurs, ce qui était, non seulement très énervant, mais aussi peu normal. Mon nez ne me trompant jamais, cela voulait dire que la chose qui gueulait avec une voix d’enfant, c’était Sonniu. Chose clairement impossible, n’est-il pas ?... J’ai dit… N’EST-IL PAS ?

C’est à cet instant précis et sous l’augure de cette prise de conscience fondamentale, que la chose, jusque là prisonnière des vêtements de ma belle et brutale dame, décida de débouler de ce monceau informe de ferraille, de tissus et de fourrure, me faisant faire un sacré bon et me forçant et me protéger grâce au corps subtilement affreux de la chose bleu que, je crois, Sonniu appelait « Ars »… Il faut le dire, son nom est réaliste : aussi laid que lui, voir encore plus si cela est possible.

Je démens, ceci n’est pas un acte de couardise, juste de prévention, il vaut mieux que ce soit l’infâme chose bleue et moche qui se prenne une éventuelle attaque, que ma noble personne équine : la perte en sera moindre. Mais, quelle attaque au juste ? La chose tremblante qui venait de s’extirper tant bien que mal de ses liens pour le moins originaux qui nous avait mis en alerte (parce qu’il me semble que Chose Bleue (appelons-le ainsi, cela lui va si bien) s’avéra être une simple enfant, totalement nue, frissonnante dans la neige. Une peau de miel, de grands yeux émeraudes et brillants avec le même éclat que la pierre dont ils semblaient être issus, de très longs cheveux d’un rouge flamboyant. Il fallait l’admettre, pour un être humain (eux et leurs gouts si peu sûrs) la petite jeune fille devait représenter un joyau pour l’espèce.


____________________


Le froid la prit encore plus brusquement, elle couina, gémit, puis se releva. Autour d’elle, tout était blanc, affreusement blanc. Où était-elle ? Ce n’était pas Arkady ? Ce n’était pas non plus chez elle ? Elle sentit la panique la prendre au cœur, la peur la faisait suffoquer et les larmes, d’elles-mêmes, montèrent à ses yeux, jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive de la présence importune de deux observateurs. Un homme grand, d’une beauté incroyable, la regardait, visiblement sur ses gardes. Ces longs cheveux d’un bleu profond, tout comme ses yeux, sa peau blanche et délicate, tout, absolument tout chez cet être sorti de nulle part, semblait avoir été fait pour être loué et aimé, ou, au moins pour éveiller les plus bas instincts. Le deuxième était un cheval, de grande taille et de constitution fine et athlétique, c’était un jeune étalon dans la force de l’âge à la robe souris, il semblait nerveux et constituait, pour la petite demoiselle, un risque certain. Elle recula brusquement, regardant autour d’elle en quête de quoique ce soit pour se défendre. Elle s’enroula finalement dans les vêtements qui se trouvaient derrière et scruta l’homme d’un air de défis clairement prononcé.

« Vous êtes qui, vous ? Vous venez d’où ? Puis où on est d’abord ? »


Soigneusement, imperceptiblement, elle banda les muscles de ses jambes. Elle ne payait pas de mine, mais tout ce qu’elle n’avait pas en force, elle le compensait de bien d’autre manière. Notamment par une grande gueule et une langue bien pendue.

« Ah ! Au fait, au cas où vous soyez encore plus con que ce que vous donnez l’impression d’être. N’espérait même pas me toucher ici et maintenant. Sinon je vous castre de la manière la plus désagréable sui soit au monde ! Et c’est pas comme si je l’avais jamais fait ! »


Mensonge éhonté, pour une tentative d’intimidation ridicule, venant d’une si jeune et si petite enfant.



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Aker Shaik


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MessageSujet: Re: Revenir... [PV Arsiesys]   Revenir... [PV Arsiesys] EmptyDim 27 Déc - 20:40

[ Sonniu changeant de personnage, RP annulé. ]
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