Arrivée ensoleillée

~Almasys, peu avant le départ~

Imaginez que vous deviez annoncer à votre mère que vous partez en voyage alors que vous avez été récemment blessé dans une tentative de 'vol à mains armées' et cela sur un coup de tête, ça y est vous y êtes ? Bien alors maintenant imaginez son langage le plus fleuri vous résonner dans les tympans de toute la puissance vocale dont elle est capable, assez effrayant n'est-ce pas ? Enfin heureusement pour moi, au vue de mon état c'est mon cher ami Alexander qui prit une gifle pour m'avoir soutenu dans cette entreprise au lieu de m'en dissuader, servant véritablement de sac de frappes à ma mère en furie tandis que nous passions le porche de l'entrée afin de prendre la direction du Port Céleste de la cité d'Almasys, auquel une frégate céleste - Le Sillage - m'avait été affrétée par les soins d'Alexander - qui connait quelqu'un qui connaissait telle personne en contact avec un tier... vous voyez le tableau ? - pour que je me rende au dit lieu inscrit sur ce bout de parchemin, Aphélion. Mon seul renseignement était une signature, BlackJack, je n'avais aucune idée de qui cela pouvait être ni comment le trouver mais je pariais sur le fait que dés mon arrivée à l'Arche Céleste il trouverait le moyen de me contacter...

~Arche Céleste, zone d'ancrage~

Le Sillage s'amarra tranquillement, tandis qu'Alexander me prévenait de notre arrivait. Rejoignant alors le pont coiffé d'un chapeau haut-de-forme et d'un nouveau costume trois pièces, la clarté environnante m'obligea alors à plisser légèrement les yeux afin d'apercevoir le quai d'ancrage. C'était la première fois que je venais en Empire Solaris, et je fus impressionné dés mon arrivée par la majestuosité des lieux baignant de lumières, des amis -notamment un zéphyr- m'en avait déjà parlé mais cela dépassait ce que j'avais pu imaginer... Accompagné d'Alexander j... Mais j'y pense, vous ne savez toujours pas qui il est ? Disons que c'est un ami fidèle qui me suis depuis mon arrivé dans le monde des Dandy, plus d'une fois il me sauva la mise et je lui en suis redevable à vie. Mais passons, je vous dirais plus lorsque nous serons tranquille, pour le moment nous baignons en pleine foule quand soudain...

Spoiler:

... Je ressentis une présence hostile. Faisant halte aussitôt manquant de me faire rentrer dedans par Alex, je regardais les alentours scrutant la foule à la moindre réaction ou action suspectes. Après tout la rue m'avait appris bien des choses, et la capacité à flairer les ennuies comme à savoir à qui l'on a affaire du premier coup d'oeil en faisait parti. Mon comportement bien connu de mon ami lui fit faire de même, au bout d'une courte minute, il pressa un doigt dans mon dos m'intimant ainsi à avancer comme si de rien n'était, au bout de quelques mètres seulement il se pencha vers moi afin de me chuchotait dans le creux de l'oreille,"nous sommes suivi, deux hommes." A peine arrivé nous étions déjà la cible de quelconques gens aux intentions encore obscures mais il y avait fort à parier que cela n'était pas pour nous faire la causette, peut-être était-il des hommes de main de ce fameux BlackJack ? Mais dans ce cas pourquoi ne pas nous aborder directement au lieu de nous suivre ? Attendait-il que nous soyons dans un coin plus tranquille ? Je n'en savais rien au final et cette situation me dérangea, après tout par trois fois en l'espace d'une heure j'avais été la cible à abattre et la dernière tentative fut presque la bonne. Seul avantage, si ceux là en voulaient aussi à cette fameuse boite ils étaient arrivé trop tard, je n'avais emporté que son seul contenu le masque opalin aux J postiches quand à l'adresse et au coffret ceux-ci avait été sciemment détruit par précaution avant notre départ.

Nous marchions depuis dix minutes et nos doutes furent confirmés, nous étions bel et bien suivi. Nous décidâmes alors d'accélérer le pas afin de les distancer, mais rien n'y fit, ils nous suivaient toujours et cette fois-ci ils devaient se douter que nous savions car la distance nous séparant fut grignotée petit à petit par leur cadence plus rapide. Il suffit d'un simple regard pour que d'un même concert Alex et moi même nous mettions alors à courir, aussi bien que mal car ma blessure récemment acquise me tiraillait toujours un peu. Slalomer entre les passants, charrettes, marchands, damoiselles fut d'une rare facilité malgré la densité des passants. C'est alors que je perdis Alex de vue. Ce n'était pas franchement le moment car nos poursuivants devaient être sur nos talons. Je tournais au coin d'une rue quand des mains sortirent de l'ombre d'une ruelle pour m'attraper vigoureusement, je n'eus le temps de faire du bruit que le visage d'Alexander m'invitait à me taire. Nous vîmes alors deux hommes passaient devant la pénombre de l'impasse à toute allure, nous venions de leur échapper. Nous pouvions alors reprendre notre souffle pensant que cela était fini quand soudain un sabre scintilla au bout de la ruelle. Suivi d'un rire qui s'échappa cette fois du fond de notre cachette, faisant volte-face un second sabre apparut dans l'ombre. C'était un traquenard et nous venions de tomber dedans.

→Alors mes mignons, on ne veut pas jouer avec nous ?
→C'est que nous sommes pressés voyez-vous... donc qu'est-ce que vous voulez messieurs ?
→Ce que l'on veut ?! A ton avis mon joli, file nous ta bourse ! Et tout vos objets de valeurs ! Maintenant !
→J'ai bien peur que nous n'ayons pas le choix me souffla Alexander tandis que nous étions dos à dos.
→Si... mais il est dangereux. Tu t'occupes de notre échappatoire tandis que j'occupe le gros ?
→Euh... Sebastian... Je ne pense pas qu... !
→Je prends ça pour un oui !
→Alors on se décide ?! Filez nous TOUT ce que vous avez ! MAINTENANT ! Ou je vous taillade vos jolis minois !

N'attendant pas outre semonce, mes cartes s'éparpillèrent tout autour de moi - j'avais ouvert leur étui durant notre fuite - et en envoya une salve directement sur le gros lourdaud du fond. Surpris par une réponse aussi hostile ce brigand ou autre pirate s'en vit tranché la cuisse avant de plonger sur le côté pour esquiver le reste de mes cartes. Alex quand à lui semblait plutôt bien se débrouiller avec son opposant, après tout il était expert en boxe et ses gants de cuir finement cousus dissimulent sous les jointures ainsi que sur le dos des mains des renforts en acier souple qui à l'impact devenait plus percutant que de la roche. Bien que nos allures de dandy laissent supposer que nous sommes sans défense cela était une erreur souvent fatale de le croire... et ils nous étaient aussi fatale de penser que nos adversaires ne réagissent pas tout aussi violemment, d'un grand bond en avant mon adversaire m'envoya une estocade qui m'entailla l'épaule - un costume neuf...- avant de poursuivre par plusieurs assauts qui ne tranchèrent que l'air, reculant à chaque fois un peu plus hors de sa portée. Dans un même mouvement je fis virevolter deux cartes dans sa direction qui ne manquèrent pas le lui entailler profondément les bras cette fois-ci mais le pirate ne comptait pas en rester là et essaya de m'étêter d'un coup puissant. Le coup trancha une nouvelle fois l'air et avec lui une mèche de cheveux. Emporté dans son élan nous étions maintenant au corps à corps, aussitôt les gantelets et jambières apparurent tandis que le pirate lâchait son sabre pour se munir d'une dague qu'il abattait sitôt au clair sur mes gantelets. Je ne savais pas comment se débrouiller Alex mais à entendre les enragées de son adversaire il devait mener la danse, d'ailleurs en parlant de danser... Mon opposant s'en sortait bien mieux avec une dague à la main car ses mouvements étaient précis et ses déplacements plus souples ce qui fait que nous échangions souvent des coups avec le vide nous entourant manquant à chaque fois de peu notre cible respective. C'est alors que j'entendis un corps tomber au sol suivi de la voix de mon ami me hurler que la voie était libre, cela déstabilisant légèrement mon ennemie, j'ouvris sa garde avant de lui poncer le visage d'un uppercut droit, l'envoyant se vautrer dans des cageots en bois entreposés là. Ne perdant alors pas de temps Alex m'attrapa par le bras et m'entraîna avec lui hors de la ruelle pour nous mêler à la foule et disparaître...

Nous courions depuis déjà cinq bonne minutes dans la foule quand Alexander décida enfin d'arrêter de courir. Nous avions semé les deux pirates qui en voulaient à nos biens. Non sans quelques écorchures ceci dit jetant un oeil à une petite douleur lancinante. Encore un costume qu'il faudra faire recoudre avais-je pensé. Constatant encore une fois la déchirure du tissus au niveau de l'épaule cette fois-ci. Un petit filet de sang avait aussi entaché mes vêtements en une auréole bordeaux, et vous ne pouvez pas vous doutez à quel point le sang est difficile à faire partir. Tandis que je faisais un peu l'état des mes habits et de ma condition nous continuons à marcher parmi la foule dans la direction d'Aphélion, jusqu'au moment où ne regardant pas devant moi je bouscula sans le faire exprès une mamie, qui failli trébucher. Me penchant aussitôt vers elle pour prendre connaissance de son état, je pris un méchant coup sur la tête.

Aïe !
Petit vandale ! Ayez un peu plus de respect pour nous autres aïeuls !
Mais Madame inutile de me rouer de coups, veuillez m'excusez, je ne vous ai pas vu c'est de ma faute.
Comment ça c'est de MA faute ?!! Vous allez voir petit garnement !
Mais non, ce n'est pas... !

Un nouveau coup de canne me massa le bras. Suivi de plusieurs autres coups, une pluie à dire vrai d'une force peu commune au vue de l'âge de mon "agresseur". Me défendant tant bien que mal contre les assauts incessants de l'octogénaire, j'eus le réflex malheureux de parer un coup avec un peu plus d'énergie. Ledit coup revint alors aussitôt sur la tête de la mamie. L'air surpris dans un premier temps puis outrée dans un second me fit comprendre que ce n'était pas du tout de bonne augure et que je venais de déclencher une guerre ouverte avec tout le troisième âge.

COMMENT OSEZ-VOUS ??!! A L'AIDE ! A L'AIDE ! ON M'AGRESSE !
Mais voyons ! Non ! Je ne fais que me défendre de vos coups !

Mais l'alerte était donnée et non contente d'attirer l'attention, elle me roua encore de coups. Lorsque soudain plusieurs autres grand-mères vinrent lui porter secours. M'injuriant de tous les noms d'oiseaux irrespectueux qu'elles connaissaient et ce fut sans surprise qu'une grand-mère Valkor me jeta alors une courge en pleine tête. S'en suivit un véritable déluge de légumes et autres ustensiles de cuisines. Poêlons, casseroles, spatules, couteaux, poireaux, tomates, pomme de terre et j'en passe. De quoi faire un repas pour 5 personnes. Alexander préféra alors prendre la fuite une nouvelle fois fasse à ce raz-de-marrée d'incontinents et autres durs de la feuille. Mon premier séjour à Aphélion commençait rudement bien, à peine une heure que j'étais arrivé et je venais déjà de me faire agresser deux fois. Je commençais à croire que le colis que j'eus reçu il y a quelques jours était en fin de compte maudit. Jamais au cours de ces dernières années j'avais eu à me battre de la sorte, et qui plus est contre des représentants du troisième âge. Quelques mètres plus loin enfin à l'abri des tirs de cucurbitacées nous purent reprendre notre souffle. Décidément je me souviendrais longtemps de mon premier séjour en Empire Solaris. Avec tout cela nous avions fini de traverser le pont et venions d'atteindre les portes de la Capitale, Aphélion. Tout ce qu'il nous fallait maintenant dégoté était ce fameux BlackJack...


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