Age: 16
Comment avez vous connu AR ? Par Vayne Von Einz.
Nom: Von Einz
Prénom: Aleksei, venant de «alexein» et signifiant repousser, résister, éloigner.
Age: 22 ans
Culture: Valkor
Profession: Voleur
Armes:Un lance-harpon se présentant comme un long et large pistolet attaché à ma taille. Les projectiles acérés et effilés qu'il éjecte sont rangés dans des poches situées le long de mes deux cuisses. Il est également possible de les lier à une corde pour me hisser vers des lieux plus élevés. Je possède comme arme secondaire un simple coutelas à utiliser en cas d'urgence ou de manque de munitions que je dissimule sous mon manteau, dans mon dos.
Comment parait votre personnage la première fois qu'on le rencontre ? J'ai entendu maintes fois dire à mon sujet «Je ne m'étais même pas rendu compte qu'il était là, lui», «Ce n'est pas un garçon très bavard» ou bien «Aleksei Von Einz? Jamais entendu parler» depuis mon retour à l'Archipel Midgard. Il faut dire que ma longue absence y est pour beaucoup. Je suis quelqu'un de plutôt discret (on peut définitivement parler ici de déformation professionnelle) et il faut m'aborder pour faire connaissance avec moi; car jamais je ne viendrai vers vous de mon plein gré. En cherchant bien, vous verriez un jeune homme grand, mince, assis à l'une des tables de l'arrière salle d'un bar quelconque d'une ville quelconque. Ce jeune homme assis et sans histoire siroterait une bière, son chaud manteau gris sombre posé à côté de lui, le regard dans le vague. Il serait vêtu sobrement de noir et de gris; d'une chemise à manches longues tombant juste avant les poignets et d'un pantalon totalement ordinaire. En vous asseyant en face de lui, vous pourriez distinguer de plus près les détails de son apparence. Vous apprécieriez la noirceur impeccable de ses cheveux raides tombant sur son visage et ses tempes ainsi que le vert tirant vers le gris de ses yeux dénués de tout intéressement, mornes et pourtant expressifs; la finesse et la géométrie des traits de son visage. Son nez serait très droit, ainsi que sa mâchoire. La courbe de ses lèvres serait fine et bien dessinée, sans exagération aucune. Si vous reveniez et vous attardiez un peu plus sur son regard, vous distingueriez un anneau et deux minuscules sphères côte à côte sur son sourcil gauche si toutefois celui-ci n'était pas couvert par sa chevelure ébène. Les mains qui enserreraient sa chope de bière seraient fines et grandes, et sur son poignet droit vous pourriez remarquer une croix d'Ankh tatouée. Ce que par contre vous ne verriez pas les initiales A, V et E tatouées entre ses deux frêles omoplates.
Cet homme, ce serait moi.
En discutant avec moi, vous vous apercevriez bien vite que je ne suis pas quelqu'un de très loquace ou de très volubile. On dit de moi que je ne réponds à chaque question qu'on me pose que le strict minimum. Cette personne n'avait pas tout à fait tort. Je n'aime pas vraiment parler de moi dans la mesure où il est beaucoup plus intéressant d'écouter les autres parler d'eux-mêmes. On se rend compte très vite de la personnalité des gens, de leur orgueil ou de leur confiance en eux lorsqu'ils se présentent. C'est assez fascinant. Comme vous pourriez le remarquer aisément, j'ai une fâcheuse tendance à trop penser ou à trop réfléchir, je suis parfois quelque peu paranoïaque. Je crois que je vis dans ma tête, mais je ne pense pas que cela fait de de moi un aliéné ou une personne asociale. Si vous me rencontriez plusieurs fois, vous constateriez que je possède une mémoire étonnante. On dit que l'on cultive sa mémoire. Je n'en ai personnellement jamais eu besoin et ne l'ai jamais fait. Ne nous méprenons pas: je ne parle pas de mémoire sémantique, la mémoire des concepts et des connaissances de base, mais de mémoire épisodique; celle qui stocke les événements vécus dans leur contexte. En fait, il me semble qu'à force de «vivre dans ma tête», j'ai fini par manipuler ma propre mémoire. Il s'avère que je suis capable d'oublier volontairement les faits considérés comme inutiles ou désagréables, et au contraire de garder longuement en tête ceux que je juge importants. Ne soyez pas vexé si j'oublie la date de votre anniversaire ou le nom de votre chien, considérez seulement qu'ils ne m'intéressent pas. Je parais désintéressé de tout, désabusé ou totalement dans la lune, mais sous cette façade, j'analyse votre comportement, vos faits et gestes. Je ne suis pas manipulateur, loin de là: je suis seulement consciencieux.
Histoire Etant donné ma faculté à oublier les faits dont je ne veux pas me souvenir, certaines périodes de mon existence demeurent floues. Floues, mais pas effacées. Notre cerveau est ainsi fait: nous perdons constamment des informations, mais nous n'oublions jamais les choses totalement.
Je suis né un jour de neige, un jour comme les autres à Midgard. Je ne suis pas arrivé seul dans le monde des vivants mais suivi de mon frère jumeau, Vayne. Nous fûmes accueillis dignement dans la noble famille des Von Einz, des Valkor pure souche qui avaient tous la particularité d'avoir les cheveux d'un blanc immaculé. Par je ne sais quelle mutation générique que ce fut, ce ne fut pas mon cas et j'eus les cheveux aussi noirs que l'ébène tandis que mon frère lui eut des cheveux tout à fait blancs. Pour ne rien arranger, ma faible constitution fut très vite remarquée: j'étais frêle, peu musclé pour mon âge et sujet aux maladies. Je fus très vite comme qui dirait considéré comme le «mouton noir» de la famille Von Einz, rejeté de tous excepté mon frère. Lorsque nous fûmes un peu plus âgés, nous nous vîmes, à l'instar de tous les membres des Von Einz, tatouer nos initiales. Je reçus par cette tradition les trois lettres AVE dans le dos tandis que mon frère eut VVE. Parfois nous épiions les conversations familiales importantes à mon sujet. Étant né quelques minutes avant Vayne, je devais être l'héritier légal de notre lignée. Mais étant donné ma faiblesse, ils n'étaient pas sûrs de leur descendance s'ils me désignaient et commencèrent à me dénigrer. Je me souviens précisément qu'après avoir entendu cela, je fondis en larmes et Vayne me prit dans ses bras. Je ne suis jamais parvenu à effacer ces instants de ma mémoire.
Quelques mois plus tard, leur décision était prise: Vayne serait l'héritier. Mais comme il n'y avait de place pour le déshonneur dans cette culture et précisément dans cette famille, ils ne savaient que faire de moi, rebut, tel une tache disgracieuse sur un manteau de neige immaculé. Je n'en suis plus certain, mais je crois qu'ils eurent décidé de m'abandonner, ou quelque chose comme ça. Je devais encore n'être qu'un enfant lorsqu'ils me laissèrent seul, hors de l'Archipel Midgard pour m'emmener très loin, vers les Terres Brûlées. Le changement de température fut... brutal. Je me débattis, courus après eux pour ne pas qu'ils me laissent. Mais mon physique à l'inverse de mon mental était faible et ne put assurer mon retour à Midgard. J'implorai les dieux de toute mon âme, mais rien ne vint m'aider. Ceci devait être alors mon destin, de terminer mes jours loin de ma famille et de ma terre natale: la classique et tragique histoire du vilain petit canard. Elle m'affligeait.
La courte période qui suivit mon abandon est désormais floue. J'en déduis qu'elle fut si rude et si difficile pour moi qu'il ne vaut mieux pas que je la relate ici. Ma constitution ne devait encore une fois pas arranger les choses; de plus, étant originaire de terres arctiques et glaciaires, l'aridité de ces lieux faillit m'être fatale. Quelques jours plus tard, je vis deux silhouettes au loin. Rassemblant mes dernières forces, j'allai vers eux le plus rapidement que je pus (surement assez lentement); je faillis les manquer. Il s'agissait d'un jeune couple Karnak accompagné d'une petite fille qui devait avoir mon âge. Je crois que je leur fis tellement pitié, avec mes vêtements sales et mon corps maigre qu'ils me prirent avec eux. Ils m'emmenèrent dans leur demeure, une maison fort bien aménagée d'ailleurs. Pour me revigorer un peu, ils m'offrirent généreusement à boire et à manger puis me questionnèrent longuement. Je préférai ne pas leur donner trop de détails concernant ma provenance. Quand ils me demandèrent mon nom, je ne répondis pas. Je me contentai de leur montrer le haut de mon dos, marqué d'un AVE. C'est d'ailleurs comme ça qu'ils m'appelèrent, Avé. Je ne connus jamais leurs noms, de peur de demander. Ils m'offrirent l'asile pendant quelques jours, puis avant de trop les gêner, je partis de chez eux. Je devais à présent me débrouiller seul.
Je possédais une mémoire hors du commun. Pourquoi ne pas l'utiliser? Je vivais désormais dans la rue, et passais mon temps à explorer Arkady, à en mémoriser le moindre recoin. Je fus vite sans ressource aucune, et fus réduit au vol. Vu le manque de capacités de mon corps, les débuts furent, je l'avoue, très difficiles et c'est pour cela que je n'en ai aucun souvenir. Durant ces temps durs, j'imaginais mon frère, ayant un quotidien serein, confortable, noble. Je le haïssais de plus en plus. Nous nous ressemblions peut-être, mais nous serions si différents à présent. A chaque élément m'évoquant Vayne ou les Von Einz, je sentais une violence naître dans mon cœur, moi d'ordinaire si calme. Pendant qu'ils étaient à Midgard, je rampais à quatre pattes dans la fournaise. N'étions-nous pas supposés être les mêmes? C'est pourquoi je sens que je ne réussirai jamais à dompter cette rage qui brûlait en moi. En quoi étais-je si coupable? Mon physique était ma malédiction. J'avais purgé ma peine, mais j'étais toujours exilé, rejeté. Mais peu à peu, mes jambes s'adaptèrent à la vitesse requise, ma souplesse augmenta et je fus après de longues années d'entrainement un voleur chevronné, connaissant Arkady comme sa poche ainsi que toutes ses cachettes. J'eus amassé une modeste fortune pour vivre et mener un quotidien acceptable.
Une fois bien installé, ancré dans une situation, il fallut encore qu'on me déloge. J'étais sur un coup, un trésor inestimable à dérober, escaladant à l'aide de mes harpons une muraille quand une fois en haut je vis une silhouette. Je me cachai rapidement pour analyser cet individu venu troubler ma besogne. Il avait les cheveux blancs... Mauvais présage. Je sautai sur lui pour l'immobiliser et distinguer son visage de plus près. Il m'était fortement familier, et pour vérifier mes pensées je scrutai son dos nu: VVE. C'était de toute évidence Vayne Von Einz, mon frère. Je reculai tout de suite et cherchai à fuir, mais impossible de le semer car contrairement à moi, lui était fortement constitué. J'appris donc au cours d'une discussion qu'il était également dans le domaine du vol au service de Midgard, et devant chercher un objet précieux aux Terres Brûlées, il s'était mis à ma recherche. Inutile de préciser s'il s'attendait à me retrouver vivant ou non... Il me ramena chez les Valkor, sans réellement demander mon accord, et je repris une vie normale à mon ancienne demeure, celle des Von Einz. Ma famille se comportait à mon égard comme si rien ne s'était passé. Mais par contre, de mon côté, tous ces événements resteraient gravés dans mon esprit, tels une rancune persistante me rongeant de l'intérieur. Depuis le jour de mon retour, il figure sur mon poignet droit une croix d'Ankh, symbole de toutes ces années chez les Karnak, qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui et de l'hospitalité du jeune couple sans laquelle je ne serais plus vivant à l'heure qu'il est.
Votre personnage possède-t-il son propre vaisseau? Non. Il n'y a rien de moins discret et de plus encombrant qu'un vaisseau arrimé à un quai.
Sujet: Aleksei Von Einz [Valkor] 
